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L’Australie va faire payer Google et Facebook pour les articles de presse qu’ils diffusent

La décision du gouvernement australien, une première mondiale, vise à sauver les entreprises de presse du pays, qui traversent une crise sans précédent.

 

L’Australie vient de prendre la tête des pays qui tentent de réguler l’activité des géants du Net, et plus particulièrement de réduire le déséquilibre entre ceux-ci et les entreprises de presse. Josh Frydenberg, le ministre des Finances, a annoncé que le gouvernement comptait faire payer Facebook et Google pour les articles de presse qu’ils diffusent sur leurs plateformes. Et dont ils tirent de copieux revenus.

 

En Australie, le marché de la publicité en ligne représentait, en 2019, 9 milliards de dollars australiens (5,3 milliards d’euros), dont 47 % sont captés par Google et 24 % par Facebook. Dans le même temps, les entreprises de presse, déjà en difficulté, font avec l’épidémie de coronavirus face à la plus grave crise de leur histoire. Leurs recettes publicitaires sont en chute libre.

 

En conséquence, le plus grand groupe de presse du pays, NewsCorp, détenu par le milliardaire Ruptert Murdoch, a suspendu la publication d’une soixantaine de journaux régionaux, tandis que Seven Network a imposé une baisse de 20 % des salaires à tous ses employés gagnant entre 47.000 et 120.000 euros par an (le salaire annuel moyen est de 51.000 euros).

Facebook a fait part de sa « déception »

 

C’est donc pour les sauver, mais aussi parce que Google et Facebook ont fait preuve de très mauvaise volonté en la matière, que le gouvernement a pris cette décision. Il avait d’abord opté pour une approche moins punitive. En décembre, la commission de la concurrence australienne (ACCC) avait publié un rapport qui préconisait déjà que Google et Facebook partagent leurs revenus publicitaires générés par les contenus d’actualité avec les entreprises de presse. Mais à ce stade, ces dernières et les GAFA étaient censées élaborer elles-mêmes un code de conduite destiné à rééquilibrer leurs rapports.

 

« Sur la question fondamentale du paiement des contenus, que ce code visait à résoudre, il n’y a eu aucun progrès significatif, et pour reprendre les termes de l’ACCC,’aucun espoir que le moindre progrès ait lieu’ », explique Josh Frydenberg dans une tribune publiée ce lundi dans le quotidien « The Australian ».

 

L’ACCC doit publier ce nouveau code de conduite d’ici au mois de juillet. Facebook a de son côté fait part de sa « déception ». Josh Frydenberg, lui, a rappelé qu’il ne se faisait « pas d’illusions quant à la difficulté et à la complexité de mettre en place un tel code », mais il a également estimé qu’il s’agissait d’un « combat qui mérite d’être disputé ».

 

Lire : Les Echos du 20 avril

 

Jean-Philippe Behr

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