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Le livre Jeunesse retrouve des couleurs

La 35ème édition du Salon du Livre et de la presse jeunesse de Montreuil s’achève lundi soir. L’événement est marqué par des chiffres à nouveau en hausse mais aussi le spectre d’une surproduction.

 

La 35e édition du Salon du livre et de la presse jeunesse de Montreuil s’est close sur une note optimiste, grâce à une progression de 3, 3 % des ventes et une hausse de 2, 1 % en valeur du marché.

 

Les éditeurs et les auteurs jeunesse peuvent esquisser un soupir de soulagement. Avec 180.000 visiteurs, le 35e Salon du Livre et de la Presse Jeunesse (SLPJ) de Montreuil, deuxième manifestation littéraire derrière le Salon du Livre, a retrouvé toute sa vitalité, chassant le spectre de la crise qui s’était invité l’an dernier.

Redressement du marché

 

Cette année, le marché a ainsi corrigé les chiffres grognons (-2,8 % en valeur et – 2 % en volume) de l’an dernier, grâce à une progression de 3,3 % des ventes et une hausse de 2,1 % en valeur (source SNE). De quoi apporter du baume au coeur aux 450 exposants français et étrangers et aux 250 auteurs et illustrateurs présents à Montreuil depuis mercredi.

 

« Les livres illustrés destinés aux tout-petits, notamment ceux liés à la détente, l’éducation, ont boosté le secteur, avec des titres comme ‘Le livre des émotions’ et ‘Le loup qui apprivoisait les émotions’, analyse Sylvie Vassallo, la directrice du Salon depuis 2001. La littérature jeunesse reflète bien le souci qu’ont les parents d’aider leurs enfants à gérer la peur, la colère, ou encore un décès familial. »

 

Alors que les mangas effectuaient un come-back remarqué, « les livres engagés, militants en matière d’environnement, de lutte contre la radicalisation et de droits des femmes, ont rencontré – aussi – de vrais succès éditoriaux, y compris auprès des plus jeunes », relève Véronique Girard, éditrice déléguée de l’Ecole des Loisirs (EDJ).

Près de 30 % des cessions à l’étranger

 

Témoin, l’attribution de la Pépite d’Or de Montreuil (l’équivalent du Goncourt) à « Sans foi ni loi » de Marion Brunet (Pocket Jeunesse). Le livre Jeunesse met en scène Abigaïl Stenson, héroïne intrépide et hors-la-loi de l’Ouest américain, qui enlève le fils d’un pasteur, maltraité par son père. Autre témoin, « L’estrange malaventure de Mirella » de Flore Vesco (EDJ), couronné par le prix Vendredi… et version fantaisiste et féministe du conte du joueur de flûte d’Hamelin.

 

Traducteur fidèle de son époque, « le livre jeunesse est aussi celui qui se vend le plus à l’étranger », reprend Sylvie Vassallo. « En 2018, près de 4.000 titres ont été cédés à des éditeurs étrangers. Si l’on y intègre la BD, l’ensemble pèse plus de 30 % des cessions. »

Une meilleure médiatisation

 

Un paysage de la littérature jeunesse sans nuage ? Pas tout à fait. La sous-rémunération chronique des auteurs et illustrateurs jeunesse, comme la surproduction naissante – 18.500 livres jeunesse publiés cette année contre 8.350 en 2000 – jettent, lundi soir, une ombre sur ces résultats flatteurs.

 

« Nous nous battons pour la médiatisation et la rémunération de nos auteurs Jeunesse et même jusqu’au fait pour qu’ils aient droit en province aux mêmes chambres d’hôtels que les auteurs de littérature générale… », confie Karine Leclerc, directrice générale de Milan Jeunesse.

 

Mais attendu fin novembre, le rapport sur les conditions économiques et sociales des créateurs que Bruno Racine, ancien président de la BNF, devait rendre à Franck Riester, Ministre de la Culture, a été reporté à début 2020.

 

Lire : Les Echos du 2 décembre

 

Jean-Philippe Behr

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