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Le site « France-Soir » n’est plus reconnu comme un service de presse en ligne

En perdant ce statut, le média déchu ne pourra plus bénéficier d’aides publiques et d’avantages fiscaux dédiés aux publications de presse, a indiqué l’instance à l’origine de cette décision.

Le couperet est tombé pour le site de « France-Soir », à l’origine quotidien généraliste né en 1944. Réunie ce mercredi matin en plénière, la Commission paritaire des publications et agences de presse (CPPAP) « a décidé de ne pas renouveler la reconnaissance de service de presse en ligne à France-Soir ». « La décision sera notifiée prochainement à l’éditeur », a-t-elle déclaré à l’AFP, confirmant une information de la lettre spécialisée Mind Media.

Selon l’institution composée de représentants de l’Etat et des éditeurs de presse , « France-Soir » ne respectait plus l’ensemble des critères » fixés par décret pour obtenir cette qualification. Contactée par l’AFP ce soir, la direction du site n’était pas disponible pour réagir dans l’immédiat.

Accusé de relayer des thèses complotistes

Le média en ligne, qui a conservé le nom d’un prestigieux journal disparu, est accusé depuis plusieurs années de relayer des thèses complotistes, notamment concernant l’épidémie de Covid-19 . Mais il avait réussi à conserver son statut de site d’information politique et générale lors du dernier examen de la CPPAP en avril 2021. « La preuve a été apportée de la présence de deux journalistes permanents et quatre pigistes », soulignait alors le ministère de la Culture.

A l’époque, « l’administration était frileuse », craignant de ne pas avoir des arguments suffisamment solides à faire valoir en cas de recours du site, a expliqué une source proche du dossier. Les fondements de cette nouvelle décision n’étaient dans l’immédiat pas connus.

Perte d’exonération fiscale et du taux de TVA réduit

Pour « France-Soir », le retrait de ce statut entraîne notamment la perte d’une exonération fiscale sur les dons, d’un taux de TVA réduit, et complique les démarches de ses journalistes pour obtenir une carte de presse.

En septembre 2021, Google avait coupé l’accès du site à son réseau publicitaire, le privant ainsi d’une partie de ses revenus, après la diffusion d’un reportage sur la chaîne France 2 intitulé « News, la machine à fric ».

Quelques mois auparavant, Google avait déjà déréférencé le désormais ex-média de son service Google Actualités et suspendu sa chaîne YouTube. Début septembre 2022, le tribunal de commerce de Paris a débouté Shopper Union, la société éditrice du site « France-Soir », de son recours contre Google.

 

Lire : Les Echos du 30 novembre

 

Jean-Philippe Behr

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