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L’économie chinoise sort lentement de son hibernation

Petit à petit, les magasins rouvrent, les usines redémarrent. Mais l’arrêt de l’activité laissera des traces en Chine.

Très lentement, la Chine reprend vie. Métros, trottoirs ou encore boulevards périphériques, vides depuis janvier, se remplissent chaque jour un peu plus. Dans les parcs, les cerisiers en fleurs attirent de plus en plus de promeneurs qui sortent de chez eux pour profiter des premiers jours du printemps.

«J’ai recommencé à sortir, je suis beaucoup plus détendue. Je suis même allée à un marché aux fleurs hier», explique Tong Jia, 35 ans, qui gère cinq magasins de vêtements à Shanghai. Aujourd’hui, quatre de ses boutiques sont déjà ouvertes. Elle s’est pliée aux mesures obligatoires pour accueillir ses premiers clients: vérification de température à l’entrée avec un thermomètre électronique.

«Dans l’ensemble, on enregistre encore très peu de ventes. Mais depuis quelques jours, de plus en plus de clients réguliers reviennent», s’exclame-t-elle, confiante de pouvoir survivre jusqu’à la reprise totale de l’économie, qu’elle espère en fin d’année.

Depuis deux semaines, la Chine montre que les mesures drastiques imposées à la population et aux entreprises pour arrêter la progression de l’épidémie ont porté leurs fruits. Les provinces les moins touchées par le virus lèvent le pied. Le Xinjiang, à l’Ouest, a rouvert ses cinémas, fermés depuis mi-janvier. Dans le Qinghai et le Guizhou, deux autres provinces occidentales, tous les écoliers devraient retrouver le chemin de l’école d’ici à la fin du mois. D’autres ont rouvert leurs sites touristiques, tout en limitant le nombre de visiteurs accueillis quotidiennement. Signe qu’aux yeux du gouvernement la bataille est sur le point d’être gagnée: le port du masque n’est plus obligatoire à l’extérieur.

La priorité du gouvernement n’est donc plus de contenir la propagation du Covid-19, mais de redémarrer son économie, paralysée depuis deux mois comme l’attestent les statistiques mensuelles. Pour les mois de janvier et février combinés, la production industrielle est en baisse de 13,5 %, les investissements s’effondrent de 24,5 % et les ventes reculent de 20,5 %. Du jamais vu. Le bilan s’avère bien plus catastrophique que celui de la crise financière de 2008-2009. Les analystes tablent désormais sur une contraction de la croissance au premier trimestre. Si une crise économique mondiale se confirme, la croissance annuelle pourrait même descendre jusqu’à 3 %. Son rythme le plus bas depuis 1976.

Lire : Le Figaro du 27/3/20 pages 30 et 31

Pascal Lenoir

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