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L’économie française résiste tant bien que mal

En 2019, l’Hexagone devrait afficher une croissance supérieure à la moyenne des pays de la zone euro.

Alors que la scène internationale s’assombrit, la France tient bon. L’Insee a même légèrement revu à la hausse sa prévision de croissance du PIB dans sa dernière note de conjoncture publiée ce 19 mars. L’institut statistique vise désormais une progression de 0,4 % de l’activité au premier comme au deuxième trimestre, quand il s’avançait en décembre sur 0,3 % pour les trois mois du printemps.

Lire Le Figaro du 20/3/19 page 22

Pour 2019, les statisticiens tablent sur une croissance moyenne annuelle proche du 1,5 % de 2018. La Banque de France s’est, de son côté, avancée sur un taux de 1,4 %, et le gouvernement, par la voix des deux ministres de Bercy, Gérald Darmanin et Bruno Le Maire, a confirmé ce mardi qu’il retenait également ce chiffre pour sa propre prévision 2019. Jusqu’à présent, il restait figé sur le 1,7 % inscrit dans la loi de finances de l’année. Même à un faible 1,4 %, la croissance française devrait dépasser celle de la zone euro, attendue autour de 1 %.

Cette croissance modérée permettrait la poursuite du lent mouvement de décrue du chômage. L’Insee table sur un rythme de créations d’emplois au premier semestre de même acabit (de l’ordre de 85.000) qu’en 2018. Le taux de chômage en France entière tomberait mi-2019 à 8,7%, versus 8,8 % fin 2018.

Courroie de transmission

Deux moteurs soutiennent cette résistance française. Le pays est d’abord moins exposé que ses voisins aux tensions du commerce international qui ont provoqué l’essoufflement de la croissance chinoise et le début de ralentissement américain. Ce double choc touche en revanche de plein fouet la très exportatrice Allemagne. Son «comité des Sages», un forum d’influents économistes, table désormais sur une croissance de 0,8 % en 2019.

L’économie française ne pourra rester longtemps insensible à la violence du choc subie par son premier partenaire commercial. Elle devrait être tôt ou tard rattrapée par le ralentissement mondial via la courroie de transmission allemande… sauf si le ralentissement de Berlin n’était qu’un trou d’air passager. Un scénario pour l’instant favorisé par les économistes outre-Rhin qui tablent sur un net rebond de leur économie en 2020.

La France est donc d’abord protégée par la (relativement) faible ouverture de son économie à l’international.

La France est donc d’abord protégée par la (relativement) faible ouverture de son économie à l’international. Le coup de fouet budgétaire, donné par Emmanuel Macron en réponse à la crise des «gilets jaunes», devrait ensuite l’aider à supporter ces temps troublés.

Les mesures d’urgence annoncées en décembre stimuleront dans un premier temps le pouvoir d’achat des ménages, qui avait déjà bénéficié en fin d’année de la réduction de la taxe d’habitation et des cotisations salariales. À mi-2019, l’acquis de pouvoir d’achat des ménages (évolution que l’on obtiendrait si la variable demeurait jusqu’à la fin de l’année au niveau du deuxième trimestre) atteindrait 1,8 %. Un niveau déjà supérieur aux 1,2 % et 1,4 % de 2018 et 2017. Parmi les mesures, la prime exceptionnelle de pouvoir d’achat, exonérée jusqu’à 1000 euros d’impôt sur le revenu et de toutes cotisations et contributions sociales, dites «prime Macron» a été perçue par plus de 2 millions de salariés en janvier.

Pascal Lenoir

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