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L’Élysée lance les États généraux de l’information

Après de longs mois de préparation, l’Elysée a lancé jeudi les Etats généraux de l’information. L’objectif est ambitieux : trouver de « nouveaux équilibres » pour garantir une information libre, indépendante et fiable.

C’était une promesse de campagne faite par Emmanuel Macron en 2022. Après de longs mois de préparation, les Etats généraux de l’information sont enfin sur les rails. L’Elysée a annoncé jeudi la création d’un comité de pilotage composé de cinq personnalités indépendantes dont les travaux vont commencer dès septembre.

Lutte contre les « fake news », essor de l’ intelligence artificielle, ingérences, manipulations, évolution des pratiques de consommation, nouvelles contraintes économiques… face à tous les dérèglements qui bouleversent les médias, « de nouveaux équilibres doivent nécessairement être trouvés » pour garantir une information libre, indépendante et fiable, affirme un communiqué de la présidence de la République.

Empilement de crises

Compte tenu du rôle essentiel de l’information dans une démocratie, les Etats généraux de l’information (donc du droit à informer et à être informé) se veulent une réponse tant aux révolutions technologiques qu’à celle des usages dans un contexte de défiance des Français envers la politique et les médias. Certes, la démarche est ambitieuse, mais les Etats généraux ont subi un certain retard à l’allumage.

Même si l’exécutif nie tout lien avec l’actualité du moment, le lancement du projet présidentiel s’est soudainement accéléré la veille du 14 juillet. Pendant le conseil des ministres jeudi, Emmanuel Macron a défendu le ministre de l’Education, Pap Ndiaye, attaqué par la droite et l’extrême droite pour s’être exprimé en soutien de la grève au « JDD » contre la ligne imposée par Vincent Bolloré à ce journal. Tout cela alors que l’on craint un retour d’émeutes urbaines où les réseaux sociaux comme TikTok ont été accusés par l’exécutif de nourrir un « mimétisme de la violence ».

Comité de pilotage

Le comité de pilotage va être présidé par Bruno Lasserre, ancien vice-président du Conseil d’Etat, alors que Christophe Deloire, secrétaire général de Reporters sans frontières, en est le délégué général. Les autres membres sont Nathalie Collin, directrice générale déléguée du groupe La Poste, Camille François, chercheuse à Columbia University, et Anne Perrot, inspectrice générale des finances. Enfin, Maria Ressa, journaliste et prix Nobel de la Paix en 2021, a aussi accepté d’apporter son soutien et travaillera en lien avec le comité.

Indépendant de l’exécutif, le comité de pilotage aura un budget, une équipe et des locaux qui lui seront propres. Il aura aussi la tâche de conduire les travaux des Etats généraux de la manière la plus transparente possible avec un processus ouvert et contradictoire auquel seront associés les citoyens et les parties prenantes (professionnels, entreprises…).

Nouvelles stratégies

En plus de faire naître le débat, l’idée est aussi de faire émerger de nouvelles stratégies sur les conditions de production, diffusion et réception de l’information. Education aux médias, aides à la presse, futur de l’audiovisuel public, indépendance des rédactions, concentration dans l’industrie des médias, innovation technologique… tous les sujets seront sur la table.

 

Lire : Les Echos du 13 juillet

Lire : sur le site de l’Élysée

 

Jean-Philippe Behr

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