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Les créations de librairies ont atteint un niveau record en 2022

D’après le Centre national du livre, cet élan positif touche de plus en plus de petites communes en France. Pour de nombreuses librairies, ouvrir dans ces zones est un acte militant, guidé par l’envie d’offrir aux habitants un service culturel de proximité.

Une bonne nouvelle pour l’un des commerces préférés des Français. Selon des chiffres publiés ce lundi par le Centre national du livre (CNL), les créations de librairies se sont élevées à un « niveau record » en France en 2022, portées par la bonne santé du marché du livre .

L’établissement public de soutien à la filière a ainsi dénombré l’année dernière 142 ouvertures de nouvelles librairies. C’est mieux que les 140 de l’année 2021. Le solde net est de 115 librairies supplémentaires, contre 112 en 2021.

Lorsqu’on remonte aux années 2010, le rythme de création de ces commerces s’est fortement accéléré, où le CNL en recensait à l’époque 60 à 80 par an. Au niveau géographique, la façade ouest et le sud du pays bénéficient le plus de ce mouvement.

De nombreuses librairies ouvertes dans des petites communes

L’implantation de ces nouvelles librairies suit l’attrait des Français vers « certaines zones rurales et littorales (atlantique, languedocienne) ». Mais elle se fait aussi « dans les communes périphériques de métropoles dynamiques (Bordeaux, Marseille, Nantes, Rennes en particulier) ou de villes et agglomérations de taille moyenne », explique le Centre national du livre.

De nombreux nouveaux libraires choisissent aussi des villes qui manquaient de ce type de commerce. « Une librairie sur deux ouverte depuis 2017 l’a été dans une commune de moins de 15.000 habitants et une sur quatre de moins de 5.000 habitants, dans une démarche souvent revendiquée de service de proximité », analyse le CNL.

Et la dynamique n’est pas près de s’arrêter pour l’année en cours. « Si le rythme semble s’infléchir, une cinquantaine de projets d’ouverture sont d’ores et déjà identifiés en 2023 », explique aussi l’établissement public.

Les derniers chiffres du Centre national du livre ont été publiés à l’occasion d’une opération de promotion de la lecture, le Quart d’heure de lecture national, qui a lieu tous les ans le 10 mars. Ce sera la deuxième édition de cet événement, également appelé «#10marsjelis », et organisé par le CNL en collaboration avec le ministère de l’Education nationale. Le but est de « remettre la lecture au coeur de notre quotidien, en nous donnant envie de lire 15 minutes par jour… ou plus ! », selon l’idée du CNL.

Un virage positif à partir de 2021

Interrogé par « Les Echos » en juillet 2021, Olivier Rouard, président du groupement Libraires ensemble, qui regroupe 49 maisons indépendantes, avait déjà témoigné de cette tendance. « L’année 2020 a marqué un virage pour les libraires indépendants, ils ont pris une autre dimension, venir chez nous plutôt que d’acheter sur Amazon est devenu un acte militant, et cela restera », avait-il expliqué.

Considérées comme des commerces « non essentiels » durant la crise sanitaire , les librairies ont, contre toute attente, mieux tenu le coup que prévu, poussées par la vente en ligne. Selon Syndicat de la librairie française (SLF), en 2021 ces ventes en ligne sont passées de 2 à 3 % du chiffre d’affaires du libraire à 6 et 7 %.

Au niveau législatif, le Sénat est aussi venu apporter un soutien particulier aux patrons de librairies. Une loi adoptée il y a deux ans vise à réduire la concurrence sur les frais de port avec les géants de l’e-commerce, en fixant un prix plancher. Grâce à ce texte, le gouvernement a pu décider en septembre dernier que les frais d’envoi par les libraires n’iront pas au-delà de 3 euros. Un envoi par La Poste coûte d’ordinaire au minimum 7 euros, alors qu’Amazon arrive à proposer des livraisons pour seulement 0,01 centime d’euros, grâce à ses partenariats logistique.

Bien accueillie par les libraires, cette mesure est encore assujettie au feu vert de la Commission européenne car elle est censée s’appliquer non seulement aux libraires installés en France, mais aussi à tous ceux qui, dans l’UE, expédient des livres à des lecteurs français.

 

Lire : Les Echos du 7 mars

 

Jean-Philippe Behr

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