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Les éditeurs de presse demandent un soutien de l’Etat

En difficulté, la filière a remis aux ministres de l’économie et de la culture un plan de mesures d’accompagnement. L’ensemble des mesures réclamées se chiffre à 169 millions d’euros par an.

 

Les éditeurs de journaux en appellent à l’Etat pour enrayer la chute de leurs revenus. C’est l’ambition du « plan de filière » élaboré par l’Alliance de la presse d’information générale (APIG), qui rassemble quelque 300 éditeurs, entre quotidiens nationaux ou locaux et hebdomadaires régionaux.

 

Présenté mardi 9 avril, après avoir été remis aux ministres de l’économie et de la culture, ce document détaille une série de mesures censées « assurer la pérennité » de la filière, « dont la rentabilité va s’effondrer dans les cinq années à venir », a souligné Jean-Michel Baylet, président de l’APIG et PDG du groupe La Depêche. Face à la baisse conjuguée de leurs ventes au numéro et de leurs recettes publicitaires, les membres de l’Alliance s’attendent à une perte de 300 à 400 millions d’euros d’ici à 2023.

 

« Un effort exceptionnel »

 

Si la plupart d’entre eux sont aujourd’hui engagés dans leur virage numérique, « le support papier représente encore 80 % de leur chiffre d’affaires, et environ 45 % de leurs coûts », souligne le rapport. L’APIG invite donc les pouvoirs publics à requalifier le portage des journaux en une prestation de service à la personne. Cela donnerait ainsi lieu à un crédit d’impôt au bénéfice du lecteur, pour un coût estimé à 110 millions d’euros par an pour l’Etat. Afin de réduire les frais d’un outil industriel destiné à être de moins en moins utilisé, les éditeurs demandent également une enveloppe de 14 millions d’euros par an pendant cinq ans pour moderniser les imprimeries et « financer le coût social de [leur] restructuration ».

 

Autre mesure souhaitée par l’APIG, l’instauration d’une TVA à taux zéro pour les entreprises de presse généraliste qui leur permettrait d’économiser 45 millions d’euros par an. Au total « l’effort exceptionnel » demandé à l’Etat s’élèverait à 169 millions par an pendant cinq ans, puis 150 millions d’euros ensuite.

 

Sans coût pour l’Etat, la refonte des aides à la distribution réclamée par l’APIG risque de susciter une levée de boucliers de La Poste. L’alliance déplore que l’opérateur perçoive 80 % de ces aides, alors qu’il est « défaillant dans sa qualité de service », et que « sa capacité à assurer partout une tournée quotidienne » sera bientôt remise en cause. La filière recommande donc à l’Etat d’attribuer aux titres généralistes la totalité de l’enveloppe jusqu’ici versée à La Poste pour la distribution de journaux (79 millions d’euros aujourd’hui).

 

Lire : Le Monde du 10 avril

 

Consulter : le plan de filière de la presse IPG 2020-2024, publié le 9 avril (12 pages)

 

Jean-Philippe Behr

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