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Les Entreprises du patrimoine vivant poussées à l’export

Dans le cadre du plan de relance gouvernemental, les Entreprises du patrimoine vivant (EPV) et les métiers d’art ont été inclus dans le volet export. Créé en 2005, le label EPV, qui met en avant le savoir-faire de l’entreprise, est de plus en plus sollicité.

« Les Entreprises du patrimoine vivant (EPV) sont des maillons essentiels du rayonnement de la France qui projettent dans le monde entier des savoir-faire et des produits emblématiques de notre pays. Nous avons souhaité leur dédier une feuille de route spécifique », expose Franck Riester, ministre délégué chargé du Commerce extérieur, venu il y a quelques jours avec Alain Griset, ministre délégué aux PME, la présenter dans les locaux de Saint James (Manche), EPV depuis 2013.

Ces entreprises labellisées EPV commencent à peser un certain poids économique. Au nombre de 1.400, dont 750 dans les métiers d’art, elles représentent aujourd’hui 64.000 emplois pour un chiffre d’affaires cumulé de 14 milliards d’euros. Déjà présentes sur les marchés étrangers avec 53 % du chiffre d’affaires des EPV à l’export en 2019, soit 8 milliards d’euros, il s’agit de les renforcer ou d’aider les primo-exportatrices.

Dans le cadre de son plan France Relance, doté de 100 milliards d’euros, le gouvernement veut agir sur tous les leviers. Un volet de 250 millions d’euros est mobilisé pour relancer les exportations.

Label décerné pour cinq ans

Plus largement, Bercy veut pousser les 60.000 « structures » professionnelles des métiers d’art et du patrimoine vivant, dont 45.000 indépendants, à l’internationalisation. Artistes, auteurs, professions libérales, indépendants, micro-entreprises, TPE, PME, ETI emploient 125.000 personnes pour un chiffre d’affaires cumulé, cette fois, de 18 milliards d’euros.

Le sésame peut aussi être une carte de visite à l’exportation grâce à la signature du « fabriqué en France ».Jonathan Sarago / MEAE

Pas forcément connu du grand public, mais de plus en plus recherché , le label EPV, décerné par l’Etat depuis 2005 pour cinq ans renouvelables, distingue les savoir-faire artisanaux et industriels d’excellence. Regroupées dans sept univers (décoration, mode et beauté, patrimoine bâti, équipements professionnels, culture et loisirs, gastronomie et arts de la table), les entreprises EPV ont pour nom Cristal de Baccarat, Calissons du Roy René, Lampe Berger ou Christofle, pour les marques les plus connues.

Le sésame peut aussi être une carte de visite à l’exportation grâce à la signature du « fabriqué en France ». « Nous avons enregistré 285 candidatures sur l’année 2020, dont 117 dossiers de renouvellement, avec un rebond des demandes après le premier confinement, comme une prise de conscience de l’importance d’être identifiés par ce label de qualité. L’export est notre avenir », souligne Luc Lesénécal, président de l’Institut national des métiers d’art (Inma) et président de Saint James , spécialisé dans les pulls et vêtements marins depuis plus de cent trente ans.

« Très franco-français »

Mais, face à la pandémie, déplacements et salons à l’étranger sont pratiquement impossibles. « Ces freins peuvent aussi être des opportunités si l’on sait être agile, consolider nos positions et utiliser le digital pour continuer à être présents », indique Ludovic Sorin, directeur commercial chez Maison Duvivier, basée à Usson-du-Poitou (Vienne), une société spécialisée dans les canapés haute couture personnalisés depuis 1840 labelisée EPV depuis 2006.

De la prise en charge jusqu’à 50 % d’une prestation d’accompagnement à l’export au soutien à l’envoi d’une mission VIE (volontariat international en entreprise) ou une assurance prospection pour les plus petites entreprises, les mesures sont déjà disponibles. « A la sortie de la crise, des pays auront gagné des marchés. Il faut que la France soit de ceux-là », affirme Alain Griset.

Reste à faire connaître le label EPV. « Nous communiquons, mais cela reste très franco-français. Ca crédibilise une démarche. Il y a aujourd’hui un réflexe sur les valeurs refuge et les marques en sont », poursuit Ludovic Sorin. « De l’étranger, on vient chercher chez nous l’authentique », complète Luc Lesénécal.

Lire : Les Echos du 3 février

 

Jean-Philippe Behr

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