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Les Papeteries de Vizille investissent 45 millions d’euros pour doper leurs capacités de production

La filiale du groupe cimentier Vicat lance un plan de modernisation son outil industriel. L’entreprise iséroise va notamment se doter d’une nouvelle ligne de production de sacs industriels.

Coup de jeune pour les historiques Papeteries de Vizille, en Isère. « Les traces les plus anciennes de ce patrimoine industriel remontent à 1593 », retrace Pierre Bonnet, son directeur général. Propriété depuis 1984 du groupe cimentier Vicat, dont les propriétaires ont leur histoire familiale reliée à ce site, l’entreprise vient d’annoncer un plan d’investissement de 45 millions d’euros sur quatre ans. Entièrement financé sur fonds propres, il prévoit la modernisation des équipements avec une hausse de capacités de production de près de 50 % pour chacun de ses deux marchés.

La société fabrique du papier – qui représente les deux tiers de ses 50 millions d’euros de chiffre d’affaires annuel – et des sacs industriels de moyenne et grande contenance. « Ce sont deux outils industriels complètement distincts avec une clientèle différente », détaille le dirigeant. « Nos sacs sont faits à partir de papier kraft que nous ne fabriquons pas nous-même. Et nous achetons de la pâte à papier – très majoritairement en France – à partir de laquelle nous produisons différentes qualités de papier », ajoute-t-il.

Un marché du sac papier en croissance

L’installation d’une nouvelle ligne de production de sacs industriels, nécessitant un agrandissement des locaux, mobilisera 20 millions d’euros. « Le marché du sac papier est en croissance, en lien avec la demande d’industriels cherchant à se passer du plastique », resitue Pierre Bonnet. Alors que les Papeteries de Vizille vendent leurs sacs essentiellement en France, l’entreprise souhaite renforcer sa présence dans ses secteurs de prédilection : la construction et l’agroalimentaire (farine, sucre notamment). Prévue pour être opérationnelle fin 2026, la nouvelle ligne devrait devenir « l’une des plus modernes d’Europe », triplant quasiment la vitesse de l’ancienne machine pour pouvoir produire, à terme, 90 millions de sacs par an, contre 65 millions actuellement.

Côté machines à papier, quatre équipements majeurs seront remplacés, entre 2025 et 2028, pour un coût total de 15 millions d’euros. Là encore, des gains en termes de vitesse sont attendus, pour faire passer le volume de production potentiel de 22.000 tonnes par an à 30.000. Ces outils devraient également permettre des gains en termes de consommation. « Nous sommes des électro-intensifs », rappelle le directeur général, l’énergie pesant près de 10 % du chiffre d’affaires de l’entreprise. En outre, 5 millions d’euros doivent permettre de faire passer de 70 % à 80 % la part d’énergies renouvelables – l’usine possède déjà deux turbines hydroélectriques.

Une enveloppe de 5 millions d’euros vise à améliorer les conditions de travail et à réhabiliter le site. De quoi faciliter le recrutement pour faire grimper les effectifs de 175 personnes actuellement à près de 200 dans cinq ans. A cet horizon, le chiffre d’affaires est prévu à 80 millions d’euros.

Lire : Les Echos du 28 août

Jean-Philippe Behr

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