Le Conseil d’État va être saisi pour examiner cette idée qui vise à rémunérer les auteurs et les éditeurs lorsqu’un livre est revendu par un acteur de la seconde main.
L’exécutif persiste et signe. Un an après s’être dit favorable à une « contribution » des revendeurs de livres d’occasion, Emmanuel Macron a proposé lors du Festival du livre de Paris de prolonger les droits d’auteur sur les ouvrages dits de seconde main. La ministre de la Culture, Rachida Dati, doit saisir le Conseil d’État afin de le sonder sur la possibilité de mettre en place un « droit de suite au droit d’auteur » sur les transactions d’occasion.
Dans un communiqué, le Syndicat national de l’édition (SNE) et le Conseil permanent des écrivains (CPE) se félicitent d’une « avancée majeure » visant à permettre « une juste rémunération des auteurs et des éditeurs ». « La montée en puissance des achats de livres d’occasion s’accélère au point d’en faire un enjeu majeur de politique culturelle », estiment à l’unisson les éditeurs et les auteurs.
Un livre vendu sur cinq en 2022
Une étude publiée en 2024 par la Société française des intérêts des auteurs de l’écrit (Sofia) avait exacerbé les tensions entre les grands acteurs de l’occasion que sont Amazon, Momox, Vinted ou Le Bon Coin, et les professionnels du livre. Selon ce document, 20 % des ouvrages achetés en 2022 relevaient de la seconde main, pour un chiffre d’affaires estimé à 351 millions d’euros. « Le laps de temps qui s’écoule entre la parution du livre et sa disponibilité sur les sites de revente est de plus en plus court. Les plateformes profitent de la valeur créée par les auteurs sans financer la création », déplore Christophe Hardy, directeur de la Société des gens de lettres (SGDL)…