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L’impact environnemental du secteur du livre

Nommée Capitale Mondiale du Livre UNESCO 2024, Strasbourg a accueilli en avril les Rencontres internationales de l’Écologie pour le livre, un événement dédié à la réflexion sur les enjeux écologiques de la filière. A cette occasion, les acteurs du secteur ont pu se pencher sur la question de l’impact environnemental du livre et la manière de le réduire.

Une empreinte carbone à préciser

La principale préoccupation aujourd’hui est la mesure du bilan carbone. Si la mesure de l’impact carbone du papier est très bien connue est mesurée, le travail est plus complexe pour l’ensemble de la chaîne de production et de distribution du livre. Il n’existe ainsi pas de données globales pour toute la filière. En effet, les groupes d’édition se chargent eux-mêmes de mesurer leur bilan carbone, à l’image de Hachette Livre, qui publie un bilan tous les trois ans depuis 2009, ou Bayard, qui le réalise depuis 2018. En outre, ce n’est que depuis quelques années que des commissions ont été mises en place, telles que la commission Environnement et Fabrication créée par le Syndicat national de l’édition (SNE) et la commission Écologie créée par le Syndicat de la librairie. Un travail collectif est ainsi engagé pour accompagner l’engagement de la filière pour baisser son bilan carbone d’au minimum 5% et ainsi respecter l’Accord de Paris.

Selon le bilan de Hachette Livre, le bilan carbone doit prendre en compte chaque étape de la vie du livre : « 40,2% vont à la production – dont 23% pour le papier, question-clé -, 13,7% à la diffusion distribution, 6,5% au fonctionnement de la maison d’édition, 27,8% à la vie de la librairie et 11,9% aux déplacements des clients ».

En début d’année, le SNE a présenté son nouveau programme, « Chapitres responsables », dont l’une des initiatives est la mise à disposition d’un calculateur d’empreinte carbone pour les maisons d’édition afin qu’elles mesurent les émissions de CO2 de chacun de leurs ouvrages. Il s’est ainsi donné comme objectif de tirer un bilan carbone globale du secteur en 2026. Cette approche permet également d’utiliser des méthodes harmonisées et comparables.

Quelles actions à mener pour réduire l’impact environnemental du livre ?

En 2023, 456 375 000 livres ont été mis sur le marché en France (soit l’équivalent de 195 000 tonnes de papier). Selon l’Ademe, 22% seraient invendus et retournés aux grossistes. Comment éviter ce surplus tout en étant sûr de répondre à la demande ? La réponse peut se trouver à plusieurs niveaux. D’une part, les éditeurs peuvent choisir de limiter leurs stocks avec un certain nombre de tirages par livre, comme la maison d’édition Cent Mille Milliards qui fait le choix d’imprimer à la demande. De l’autre, les libraires peuvent prendre des initiatives comme la « trêve de nouveautés », mouvement lancé en 2024 par l’Association pour l’écologie du livre « les libraires, pour lutter contre la superproduction, sont invités à interrompre pendant deux mois la commande de toute nouveauté ».

Lire : Two Sides du 23 avril

Jean-Philippe Behr

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