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L’imprimeur Brodart Packaging freiné par l’absentéisme et l’inflation

Spécialisée dans l’impression d’emballages et d’étiquettes, la PME de l’Aube fait face à une forte demande. Mais elle est contrariée par le renchérissement du prix des matières premières et les nombreuses absences de salariés pour cause de Covid. L’entreprise centenaire poursuit sa diversification.Guillaume Roussange

Les freins à la reprise se multiplient pour le groupe Brodart Packaging, spécialisé dans l’impression d’emballages et d’étiquettes. Au renchérissement des matières premières , sont en effet venus s’ajouter les ruptures d’approvisionnement et des mouvements sociaux chez certains fournisseurs scandinaves. « L’un d’entre eux a mis à l’arrêt 10 de ses usines pour cause de grève », se lamente Michel Brodart, le PDG du groupe, basé à Arcis-sur-Aube (Aube).

La crise des approvisionnements est encore aggravée par la situation sanitaire. Le taux d’absentéisme pour cause de maladie atteint 15 % sur les 9 sites du groupe, contre 5 % en moyenne avant le Covid. « C’est très compliqué. On découvre le lundi si les équipes sont complètes ou non. Or certaines opérations se font en continu. Un salarié absent entraîne un arrêt, puis un nettoyage et un redémarrage des machines », tempête Sébastien Brodart, directeur général adjoint.

Site miroir

Une situation d’autant plus compliquée à maîtriser que la demande est forte dans tous les secteurs. Le groupe, historiquement spécialisé dans les emballages agroalimentaires , pour le fromage notamment, s’est en effet diversifié dans les secteurs de la chimie, de la cosmétique ou de la pharmacie, en multipliant les opérations de croissance externe.

Avec ses deux dernières acquisitions réalisées en 2020 et 2021, Criaud et Galard, deux petites PME basées en Loire-Atlantique, Brodart a ainsi pu développer son activité dans l’Ouest. Ces opérations lui ont aussi permis d’acquérir des technologies complémentaires, comme l’impression typographique. Autre intérêt : il dispose d’un site miroir permettant de lisser les pics d’activité, en particulier dans le secteur viticole, où il pèse 3 % du marché des étiquettes de champagne. « Dans ce domaine, la demande est traditionnellement forte en fin d’année, alors qu’elle se concentre plutôt au printemps dans le muscadet », explique le directeur général.

La croissance de Brodart est portée par les mutations du secteur de l’emballage , la multiplication des informations sur les produits, mais aussi l’allègement du packaging. Son activité « sacs » mono matériau ou recyclables, destinés au commerce en vrac comme aux contenants de lessive, connaît une progression à deux chiffres. Pour se développer davantage sur cette activité, la PME a investi près de 5 millions d’euros dans ses deux sites Breger, à Béziers et Maillot (Yonne).

Quand Michel Brodart est arrivé à la tête de l’entreprise en 1980, l’imprimerie employait 25 personnes et réalisait 1 million d’euros de revenus. Quarante ans plus tard, il s’apprête à léguer à ses fils un groupe de 300 salariés générant 60 millions d’euros de chiffre d’affaires.

 

Lire : Les Echos du 9 février

 

Jean-Philippe Behr

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