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Luxembourg : « La mort lente des journaux continue »

L’Association luxembourgeoise des journalistes apporte son soutien aux salariés de Saint-Paul. (Photo: Anthony Dehez)

L’Association luxembourgeoise des journalistes alerte sur la situation de la presse au Grand-Duché, après l’annonce de suppressions d’emplois chez Saint-Paul. Elle critique aussi cette décision, alors qu’il a bénéficié des aides Covid-19…

«L’ALJP enjoint aux propriétaires de Mediahuis de revenir sur les réductions de salaires et de mener un dialogue social correct et transparent. Et surtout de respecter à la lettre les termes de la convention collective», écrit l’Association luxembourgeoise des journalistes professionnels, dans un communiqué de presse. Il arrive quelques jours après que la maison d’édition Saint-Paul (qui appartient à Mediahuis) a annoncé la suppression de 80 postes , dans tous les secteurs d’activité. Les négociations autour d’un plan social démarreront lundi.

Courriers de licenciement au Journal

«Il apparaît que la concession gouvernementale de ne verser les aides spécifiques au Covid-19 tant qu’aucun(e) journaliste n’est mis(e) au chômage partiel ou licencié(e) n’a pas empêché la direction de procéder à des liquidations d’emplois», pointe du doigt l’ALJP. «Or, les suppressions d’emplois sont motivées par l’effondrement des annonces en conséquence de la pandémie.» Elle ajoute: «Curieux tout de même, parce que, lors de la vente à Mediahuis, la direction avait promis de ne pas procéder à des liquidations d’emplois.»

Le Wort n’est pas le seul média en difficulté. Le Journal a annoncé il y a quelques mois la fin de sa parution papier. Selon l’association de journalistes, la moitié du personnel viendrait de recevoir un courrier de licenciement…

«La mort lente des journaux continue», s’inquiète-t-elle. «À la maison d’édition eschoise Editpress, chancelante depuis un certain temps, le personnel n’est pas à l’abri de craintes d’être les prochaines victimes d’économies à venir. La crise du Covid-19 creuse les faiblesses des médias imprimés, et des prochaines vagues de licenciements sont à craindre.» Elle qualifie ainsi la réforme d’aide à la presse d’insuffisante. «Surtout que, dans le projet qui vient d’être soumis au Parlement, la subvention calculée par journaliste employé(e) vient d’être réduite de 55.000€ à 30.000€. En même temps, les dépenses intégrales de l’aide à la presse, médias imprimés et online compris, ont été plafonnées à 12 millions d’euros. Un montant tout à fait ridicule pour un État qui vient de relever le complément de cantine pour ses fonctionnaires à 18 millions d’euros par an.»

Lire : Paperjam du 21 septembre

Jean-Philippe Behr

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