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LVMH en discussion pour racheter « Paris Match »

LVMH, le propriétaire du Groupe Les Echos-Le Parisien, entre en discussions exclusives avec Lagardère en vue d’une acquisition de l’hebdomadaire « Paris Match ».

En publiant ses résultats mardi, le groupe Lagardère a glissé une surprise en annonçant qu’il était entré en discussions exclusives avec LVMH afin de lui vendre l’hebdomadaire « Paris Match ». Contrôlé formellement par Vivendi depuis novembre, Lagardère dit avoir reçu une offre de la part du géant du luxe (également propriétaire du Groupe Les Echos-Le Parisien).

« Paris Match », un titre historique et toujours rentable, est un actif important des activités médias de Lagardère, qui incluent également le « JDD » ainsi que les stations radio Europe 1, Europe 2 et RFM. Sa maison mère Vivendi possède de son côté Prisma, un des principaux groupes de magazines français. Quant au pôle médias de LVMH, l’arrivée éventuelle de « Paris Match » viendrait y renforcer des activités qui incluent notamment « Les Echos », « Le Parisien », Radio Classique mais aussi des magazines comme « Connaissance des Arts », « Historia » , Investir et « Mieux Vivre Votre Argent ».

Bras de fer

L’éventuelle cession de « Paris Match » à LVMH avait déjà été évoquée lors du bras de fer qui s’est joué autour de Lagardère en pleines années Covid lorsque le fonds Amber menait campagne pour changer sa gouvernance et mettre fin à la commandite.

Le groupe de Bernard Arnault était venu en soutien d’Arnaud Lagardère juste après l’entrée au capital de Vivendi, qui lui-même s’y était invité pour aider Lagardère à repousser les attaques du fonds Amber en amont de son l’assemblée générale du printemps 2020. Financière Agache, qui contrôle LVMH, est d’ailleurs toujours actionnaire de Lagardère à hauteur de 8 % .

Croissance tirée par le travel retail

Les résultats de Lagardère, dans le giron de Vivendi mais coté en Bourse séparément, font de leur côté ressortir une progression du chiffre d’affaires de 14 % à données comparables, à 8,1 milliards d’euros. La croissance est tirée par l’activité de commerce dans les lieux de transports (travel retail) qui continue de rebondir après la période de confinements avec des ventes en hausse de 23 %, à 5 milliards d’euros.La partie édition (Hachette) affiche une croissance plus modeste : un chiffre d’affaires en hausse de 1,9 %, à 2,8 milliards. La forte croissance des revenus du travel retail permet à son résultat opérationnel d’être proche – à 245 millions, en hausse de 80 %- du résultat opérationnel du livre (301 millions, stable), qui était auparavant le plus gros moteur de rentabilité du groupe. Le groupe va servir un dividende de 0,65 euro par action.

Activités médias

Pour les activités médias, où est logé « Paris Match », la situation reste difficile. Les revenus sont en baisse de 3 % à 254 millions malgré une progression (+8 %) dans le live entertainment. Mais au total le déficit de ces activités se creuse à 26 millions. Le groupe Lagardère ne publie pas des résultats détaillés pour chacune de ses marques médias, mais Europe 1 accuse des pertes depuis plusieurs années.

Le chiffre d’affaires de l’activité des radios (Europe 1, etc.) est en baisse de 8,3 % en raison du recul des niveaux d’audience. Le retournement récent des audiences d’Europe 1 pourrait améliorer la situation. L’activité presse (« JDD » et « Paris Match ») se replie quant à elle de 9 %.

Dans un contexte difficile pour la presse magazine, en 2023 la diffusion payée moyenne de « Paris Match » en France s’est située à environ 450.000 exemplaires contre près de 479.000 un an auparavant (-6 %), selon les chiffres de l’ACPM. Quant à la diffusion du « JDD » , elle a reculé de 21 % en 2023, à un peu moins de 104.000 exemplaires.

 

Lire : Les Echos du 27 février

 

Jean-Philippe Behr

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