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Marché du livre de photographies : florissant mais fragile

Les éditeurs de livres de photographie sont particulièrement confrontés à la crise du papier. Face à l’explosion des coûts de production, la quête de financements alternatifs leur est plus que jamais nécessaire pour mener à bien de nouveaux projets éditoriaux. Alors que la 25e édition de Paris Photo se tient du 10 au 13 novembre au Grand Palais Ephémère à Paris, tour d’horizon d’un marché « paradoxal ». 

Éric Cez, cofondateur des Éditions Loco, en faisait le constat lors de la 3e édition du parlement de la photographie, organisée en juin dernier à Paris : le marché du livre de photographie est « paradoxal ». D’une extrême profusion – chaque année, il paraît environ 400 ouvrages en France –, il se caractérise aussi par la fragilité de ses acteurs, le coût élevé de fabrication des titres et ses faibles ventes. Sauf exception, une monographie consacrée à un photographe dépasse rarement les 1 000 à 1 500 exemplaires. À ce titre, l’augmentation du nombre d’acteurs ces dernières années a exacerbé la concurrence sur un marché déjà identifié comme étant « de niche » : « Il y a beaucoup plus d’éditeurs aujourd’hui qu’il y a 20 ans, mais la taille du gâteau, elle, n’a pas augmenté », ajoutait Éric Cez.

Dans ce contexte structurel, le marché du livre de photographie voit son économie encore un peu plus perturbée par la crise du papier, l’explosion des coûts du transport, de l’énergie et de la production. « La situation est dramatique face à ces augmentations que nous ne maîtrisons pas », déplore auprès de Livres Hebdo Marianne Théry, fondatrice de Textuel, dont une large part du catalogue est dédiée aux livres de photographie. Adossé depuis 2008 à Actes Sud, qui détient 65 % de son capital, Textuel a par exemple publié fin 2020 Une histoire mondiale des femmes photographes : plus grand succès de la maison avec 13 000 exemplaires vendus, le titre avait bénéficié d’un premier tirage à 6 000 unités pour un prix fixé à 69 euros, avant d’être réimprimé à plusieurs reprises. « Aujourd’hui, les coûts ont tellement augmenté qu’il serait difficile de nous lancer dans un tel projet », assure Marianne Théry. Textuel n’est pas un cas isolé. Pour continuer à publier, les éditeurs sont contraints de réévaluer leurs prix et/ou rogner sur les coûts de fabrication…

Lire la suite : Livres Hebdo du 9/11/22

Pascal Lenoir

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