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Mondadori va céder sa filiale française de magazines à Reworld Media

Reworld devient ainsi le premier groupe de presse magazine en France, devant Prisma Media.

 

Les tractations auront duré près de cinq mois, mais un accord a finalement été trouvé. Le groupe Reworld Media, propriétaire de Marie France, d’Auto Moto, de Be ou encore du Journal de la maison, va racheter les magazines français de Mondadori pour 70 millions d’euros. L’annonce a été faite dans un communiqué commun, lundi 18 février. Au total, une trentaine de titres thématiques passent ainsi dans l’escarcelle de l’entreprise dirigée par Pascal Chevalier et Gautier Normand : Science & Vie, Closer, Grazia, Télé Star, Autoplus, Biba, Dr Good…

En mettant la main sur la filiale française de Mondadori, propriété de la famille Berlusconi, Reworld devient le premier groupe de presse magazine en France, devant Prisma Media (Capital, Télé Loisirs, Femme actuelle…) avec un chiffre d’affaires proche de 500 millions d’euros. L’entreprise va débourser 50 millions d’euros dès que la vente sera effective, puis 10 millions d’euros sur deux ans. Les 10 millions d’euros restants seront financés par la vente d’actions de Reworld au groupe Mondadori, qui détiendra au terme de l’opération de 8 % à 10 % de Reworld Media.

 

Inquiétude de l’intersyndicale

 

L’intersyndicale de Mondadori n’a pas caché son inquiétude à l’annonce définitive de cette vente. « Il est certain que les salariés n’en sortiront pas indemnes. Après ce qui s’est passé dans les magazines de Lagardère rachetés par Reworld [Be, Auto Moto, Maison & Travaux, Pariscope], on s’attend à des centaines de départ », indique Yves Corteville, délégué syndical SNJ-CGT.

 

Devant la réputation sulfureuse de Reworld dans le domaine de la presse, les 700 salariés et 400 pigistes (journalistes non titulaires) de Mondadori France estiment que leurs emplois sont menacés. Dans les titres déjà absorbés par le passé, les journalistes ont été incités à quitter l’entreprise avec des indemnités avantageuses, et ont été remplacés par des « chargés de contenus » amenés à produire du « brand content », ces publicités prenant l’apparence d’articles.

 

Depuis le début des négociations exclusives entre les deux groupes, le 27 septembre 2018, journalistes, photographes, maquettistes et personnel de Mondadori France ont donc manifesté à plusieurs reprises pour exprimer leur rejet de ce repreneur et appeler le ministre de la culture, Franck Riester, à mettre son veto à la cession de leurs magazines. « Les pouvoirs publics n’ont pas mesuré ce qui se jouait pour la presse en France, regrette Yves Corteville. Ils n’ont pas voulu voir les conditions dans lesquelles sont réalisés les titres déjà rachetés par Reworld. »

 

Selon l’intersyndicale de Mondadori France, une trentaine de salariés des magazines du groupe, dont une majorité de cadres, déjà fait le choix de quitter leur média depuis décembre, avant la cession effective à Reworld.

 

Lire : Le Monde du 18 février

Jean-Philippe Behr

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