Le numéro un du secteur français de l’édition fait ses premiers pas sur ce programme permettant aux utilisateurs de faire des achats et passer à la caisse sans sortir de l’écosystème de l’application aux vidéos courtes.
C’est une nouvelle page qui s’ouvre pour Hachette sur TikTok. Cette semaine, le poids lourd de l’édition va faire ses premiers pas, en France, sur TikTok Shop, une fonctionnalité lancée il y a quelques semaines dans l’Hexagone permettant aux utilisateurs de faire des achats et passer à la caisse sans sortir de l’écosystème de l’application aux vidéos courtes.
Une première en France pour un éditeur. « Nous nous adaptons aux usages de nos lecteurs, notamment les plus jeunes, souligne Guillaume Pech-Gourg, directeur du marketing digital chez Hachette Livre. L’idée est de proposer dans un premier temps une sélection d’une cinquantaine d’ouvrages reflétant la diversité du catalogue du groupe : des romans aux cahiers de coloriage pour adultes en passant par les livres de cuisine. D’ici à quelques mois, nous allons élargir cette offre à une centaine de titres. »
L’exercice sera instructif pour Hachette, qui a déjà expérimenté ce programme aux Etats-Unis et au Royaume-Uni. A l’instar de ses rivaux, le groupe dispose d’assez peu de données comportementales d’achats et même de connaissances plus générales sur les habitudes de ses lecteurs puisque la majorité des ventes se fait par des intermédiaires physiques tels que les librairies.
L’effet #BookTok
Avec ce lancement sur TikTok Shop en France, le groupe complète et densifie sa présence au sein d’un écosystème devenu majeur pour l’industrie du livre. « La vraie force de TikTok réside dans l’effet halo qu’un phénomène viral comme #BookTok peut générer et qui se répercute jusqu’aux circuits de vente plus traditionnels comme les librairies », pointe Guillaume Pech-Gourg.
Ces dernières années, plusieurs livres ont été dopés soudainement par l’effet TikTok ; de nombreux utilisateurs de l’application partagent en masse des contenus mettant en scène leurs recommandations littéraires avec le hashtag #BookTok. Hachette a ainsi bénéficié dudit phénomène à plusieurs reprises, comme avec le livre « Moi qui n’ai pas connu les hommes » de l’auteure belge Jacqueline Harpman sur lequel le groupe détient les droits mondiaux via sa maison d’édition Stock.
Publiée en 1995, cette dystopie connaît un second souffle depuis quelques années et a fait son retour sur les étals des librairies grâce à TikTok. Un regain d’intérêt, affermi par la réélection de Trump, qui s’est d’abord manifesté dans les pays anglo-saxons avant de se propager mondialement et de faire de ce livre un best-seller avec des centaines de milliers de ventes au compteur. Un film est aussi en préparation.
« C’est un petit miracle de l’édition. Depuis le début de l’année, nous avons vendu les droits de traduction du livre dans une quinzaine de nouveaux pays », confie Raphaëlle Liebaert, directrice littéraire chez Stock, qui a récemment sorti une nouvelle édition du livre en grand format en France. « On a des commandes de libraires tous les jours. » Depuis fin avril, l’oeuvre a conquis près de 7.000 nouveaux lecteurs.






































