La diffusion payée des quotidiens et des magazines a reculé de 4,2% en 2018.
Le lent recul des ventes de la presse se poursuit. L’année 2018 s’est achevée sur un repli de 4,2 % des achats de journaux et de magazines, révèle une étude publiée jeudi par l’ACPM, l’organisme qui certifie la diffusion des titres. Les ventes numériques, bien qu’en nette accélération (+ 26,8 %), ne sont pas encore près de remplacer celles du papier: les formats PDF ne représentent que 311 millions d’exemplaires, soit un volume dix fois moindre que le print.
Lire Le Figaro du 12 avril, page 26
La situation est toutefois très contrastée entre les différentes familles de presse. Les quotidiens nationaux sont les plus avancés dans la transition vers le numérique payant: les abonnements Web pèsent en moyenne pour un tiers de leur diffusion. Pour certains, comme Le Figaro ou Le Monde, il s’agit même désormais du premier canal de vente devant l’abonnement papier.
Du côté des magazines féminins, la diffusion régresse de 9,1 % en dépit de ventes numériques en hausse de 34,5 %
A contrario, le digital ne représente que 5 % des ventes de la presse quotidienne régionale, et même 0,5 % de celles de la presse hebdomadaire locale. Mais cette dernière est très solide avec une diffusion papier quasiment stable. Pour la presse magazine, le numérique payant pèse 8 % de la diffusion payée. Si, pour toutes ces familles, le nombre d’abonnements digitaux est encore faible, leur croissance est particulièrement dynamique et oscille entre + 25 % et +30 % en un an.
La presse magazine, qui représente 1,2 milliard d’exemplaires vendus en 2018, subit un net ralentissement de sa diffusion payée (- 6 % au global). Et ce, malgré la bonne progression des achats numériques, portés par les kiosques en ligne. Les magazines d’actualité accusent ainsi un recul global de 15,8 % de leur diffusion payée, malgré une progression de près de 30% du numérique payant. Même phénomène chez les féminins, dont la diffusion régresse de 9,1 % en dépit de ventes numériques en hausse de 34,5 %. Les magazines télé ont, eux, une diffusion digitale en recul (- 3 %) et quasiment inexistante (0,3 % des ventes). Au global, cette famille accuse un repli plus modéré de 4,5 % des achats.
Diffusion payée stable pour les quotidiens nationaux
Grâce à la très bonne forme de leurs abonnements numériques, les quotidiens nationaux affichent une diffusion payée stable, à – 0,3 %. Cette famille affiche, en moyenne, une répartition équilibrée des ventes, avec à parts égales les ventes au numéro (chez les marchands de journaux), l’abonnement papier et l’abonnement numérique. «Les investissements réalisés ces dernières années sur le digital ont permis de développer des produits qui ont su séduire un nouveau lectorat», salue l’ACPM.
L’ACPM a par ailleurs remis ses «étoiles» pour saluer les meilleures progressions de ventes ou d’audiences numériques en 2018. Côté presse, L’Équipe Dimanche est récompensé grâce à une diffusion payée en augmentation de 20 680 exemplaires en un an. Parmi les magazines, Le Nouveau Magazine littéraire a gagné 9 560 ventes. Côté Web, l’ACPM récompense le site du Parisien et l’application de L’Équipe, dont les fréquentations ont augmenté de 110 et 170 millions de visites entre 2017 et 2018.
Pascal Lenoir
