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“Renouveau, surprise, questionnement” : le livre, à l’opposé des algorithmes

La commercialisation des livres, durant le confinement, aura sensiblement modifié les comportements. La vente en ligne a pris le pas, contrainte, forcée et reconnaissante, sur les librairies. Mais la culture de l’algorithme ne saurait se substituer aux canaux traditionnels, estime Stefano Mauri, fondateur du groupe éditorial italien Gems. 

La Covid aura agi comme un catalyseur, certainement pas un transformateur : privés de librairies, en France comme en Italie, les lecteurs ont vu dans le e-commerce une solution de repli. Stefano Mauri le reconnaît volontiers : « Certes, il y a eu un virage vers le commerce en ligne, parce qu’il se trouvait peu d’alternatives. Une partie des consommateurs, en particulier d’âge moyen, a ainsi expérimenté ce mode d’achat. »

Mais les changements dureront-ils ? Le patron de Gems, qu’il avait fondé avec Luigi Spagnio, estime que certains achèteront sur internet les ouvrages qu’ils avaient pris l’habitude de se procurer en librairie. Et d’autres resteront pour la commodité de ce service, « la sociabilisation réduite a fait retrouver le plaisir de lire ».

Et de pointer que dans différents pays européens, la fin du confinement a rimé avec un rebond des ventes, en regard de l’année 2019. En Italie, les chiffres et les retours semblent contradictoires : d’un côté, les chiffres indiquent une perte de lectorat. Seuls 58 % des Italiens de 15 à 74 ans avaient lu un ouvrage durant le confinement — un recul de 15 %…

Concentration, piratage…

Dans le même temps, les libraires assurent avoir retrouvé leurs clients et, selon Mauri, « affiné leurs compétences dans l’utilisation des outils que propose internet. Cela pour fidéliser leurs lecteurs, et développer plus de service de livraison à domicile ». Les commerces vivant du seul flux — aéroports ou centre-ville —, ont en revanche beaucoup souffert.

Pour les éditeurs, le confinement n’a pas entrainé de surconsommation en livres numériques. Et s’il plaide pour sa paroisse, défendant que la distribution dans le Bel paese a perdu de l’argent, au profit des revendeurs, il pointe surtout que la concentration est à l’origine de ce phénomène…

Pascal Lenoir

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