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Strasbourg : liquidation de la papeterie Lana

La papeterie, quatre fois centenaire, a été placée en liquidation judiciaire faute d’avoir réuni les capitaux suffisants pour moderniser son équipement. L’entreprise faisait aussi face à d’importants problèmes de recrutement.

Plus de quatre siècles après la création de la papeterie Lana Papiers Spéciaux II et 151 ans après son installation dans le quartier de la Robertsau à Strasbourg, la chambre commerciale du tribunal judiciaire de Strasbourg a ordonné, le 5 juin 2023, la liquidation judiciaire de l’entreprise spécialisée dans les papiers haut de gamme, tant d’art que de sécurité. Elle avait été placée en redressement judiciaire début avril mais n’a pas trouvé de repreneur depuis, en dépit de plusieurs marques d’intérêt. Elle emploie 67 salariés.

Reprise en 2013 par son dirigeant actuel lors d’un précédent placement en redressement judiciaire, puis labellisée « Entreprise du patrimoine vivant » en 2015 avec 5.000 références à son actif, la société ne manque pourtant pas de commandes. Elle en aurait jusqu’en septembre ou octobre prochain si l’activité avait pu se poursuivre, selon son directeur, Lasse Brinck. 2021 a même été sa meilleure année depuis sa reprise en 2013, tandis que plus de deux millions d’euros avaient été investis dès ce moment dans la réfection de l’usine et dans de la formation.

Perte de savoir-faire

La société n’a pourtant pas pu suivre sur la longueur, malgré un chiffre d’affaires de 21 millions d’euros. En cause notamment, un contexte économique qui n’a pas permis d’accumuler suffisamment de capital pour réaliser les investissements nécessaires dans les machines selon Lasse Brinck. Ces dernières années et leur lot de crises (pandémie, coûts des transports et de l’énergie…) n’ont rien arrangé. S’ajoute l’épineuse question des recrutements. « Depuis cinq ans nous avons beaucoup investi dans ce domaine, mais sans parvenir à attirer des profils de long terme, alors que nos machines ne peuvent pas se conduire seul dès le premier jour », regrette le dirigeant. Les membres du CSE présents à l’audience lundi relevaient de leur côté devant la presse avoir « alerté sur la perte de savoir-faire ».

L’activité pourra se poursuivre jusqu’au 19 juin pour préparer l’arrêt du site. « Nous allons utiliser le maximum de matière première pour faire tourner les machines à papier avant de les nettoyer, les graisser et les préparer pour leur mise en vente », décrit Lasse Brinck.

 

Lire : Les Echos du 7 juin

 

Jean-Philippe Behr

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