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Une papeterie dément le rejet de polluants éternels dans un cours d’eau

Début avril, une enquête du journal Le Monde a pointé du doigt 380 entreprises françaises rejetant potentiellement des PFAS, les polluants éternels. Parmi elles : les Papeteries de Saint-Girons en Ariège. De quoi étonner riverains et ouvriers de l’usine. La direction, elle, dément fermement.

À Saint-Girons, en Ariège, l’immense usine de papeterie a les pieds dans l’eau, dans le Sarlat. Une rivière que Robert Menquet fréquente souvent puisqu’il y pêche depuis 70 ans. Il a appris à se méfier de son eau claire. « Transparente, ne veut pas dire qu’elle est propre », lâche-t-il. Membre d’une association de défense des rivières, il a récemment découvert l’enquête du journal Le Monde concernant de possibles rejets de PFAS par des industriels. Les Papeteries en feraient partie. Mais l’entreprise dément fermement.

« C’est vrai qu’il y a 30 ans en arrière, ce n’était pas clean »

La rivière sur laquelle donne l’usine a été très polluée il y a 25-30 ans. Des ouvriers racontent que l’on pouvait voir à l’époque la rivière de toutes les couleurs jusqu’à Saint-Girons. « On le voyait blanc, on le voyait rose, c’est vrai qu’il y a 30 ans en arrière, ce n’était pas clean. » Robert Menquet se souvient également de parties de pêche peu ragoutantes. « Il y avait des déchets, comme des trucs gluants. Il y en avait partout, le fond de l’eau en était tapissé. Et quand, ça a eu changé de propriétaire, il y a eu d’énormes progrès. Et je suis étonné que maintenant, le fluor organique, il y en a beaucoup trop. »

Le Fluor organique absorbable peut être un indicateur de la présence de polluants éternels. Les PFAS, des produits chimiques invisibles à l’œil nu et cancérigènes. Sa valeur limite est fixée à 2 µg/l. Selon le journal Le Monde, des rejets de ce fluor organique absorbable élevés auraient été ponctuellement détectés autour de l’usine. Les Papeteries s’en défendent vigoureusement.

« Notre site n’est pas à l’origine d’émissions de PFAS »

Pour la direction des Papeteries de Saint-Girons, c’est clair et net : l’usine « opère en parfaite conformité avec l’ensemble des réglementations environnementales en vigueur. » Et les effluents, les rejets, sont strictement encadrés par des arrêtés préfectoraux et soumis constamment à des contrôles pour vérifier les normes établies.

« Les niveaux de PFAS relevés en amont et en aval de notre site sont extrêmement faibles, proches des limites de détection, affirme la direction des Papeteries. « Les données officielles disponibles confirment que notre site n’est pas à l’origine d’émissions de PFAS. Ces résultats sont d’ailleurs publics et consultables sur le site de la DREAL. »

Les données mises en ligne au 3 avril 2025 ne présentent en effet guère d’anomalies. Précisons que les derniers relevés publiés sont liés à des prélèvements réalisés en février 2024. L’obligation faite aux industriels de rechercher l’éventuelle présence de PFAS dans leurs rejets vers les cours d’eau date, quant à elle, d’un arrêté ministériel du 20 juin 2023.

Lire : France3 Occitanie du 17 avril

Jean-Philippe Behr

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