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Bayard rachète l’appli « La Maternelle Montessori »

Le groupe de presse et d’édition derrière notamment « Pomme d’Api » vient de racheter une petite société française spécialisée dans les jeux éducatifs. Il souhaite plus que tripler ses revenus digitaux dans les prochaines années.

Que font les tout-petits devant les écrans ? Cette question, qui occupe parents et éducateurs, agite forcément aussi le monde de l’édition jeunesse. Pour y répondre et accélérer sa stratégie numérique face au déferlement des plateformes, le groupe Bayard rachète Edoki Academy, une start-up d’applications ludo-éducatives, qui édite notamment « La Maternelle Montessori ».A la fois présent dans la presse ( « La Croix », « Le Pèlerin »…) et dans l’édition, le groupe Bayard tire la plupart de ses revenus de son pôle jeunesse , qui publie les magazines « Pomme d’Api » ou « J’aime lire » lancés il y a plus de quatre décennies. Malgré des efforts ces dernières années, et notamment le lancement de l’application « Bayam » sur les jeux et vidéos éducatifs, le numérique représente nettement moins de 10 % des 230 millions d’euros de chiffre d’affaires de ce pôle (au total les revenus du groupe Bayard s’élèvent à 370 millions).

Internationalisation

C’est pour mettre les bouchées doubles que le groupe prend une participation de 70 % dans Edoki Academy, société française qui produit une trentaine d’applications dont surtout « La Maternelle Montessori », une application pédagogique et ludique pour les 3-10 ans enregistrant plus de 10 millions de téléchargements dans le monde. Ses contenus sont traduits en huit langues, ce qui a permis à cet outil de trouver un public dans plusieurs pays, notamment l’Allemagne, les Etats-Unis, la Chine et la Corée du Sud, en déclinant la célèbre pédagogie en jeux et méthodes sur smartphones et tablettes pour un prix mensuel autour de 6 euros. Un tarif proche de celui de l’application « Bayam ».« Edoki aurait pu être acquise par des acteurs étrangers. On est fier qu’elle soit désormais chez nous, se félicite Pascal Ruffenach, président du directoire de Bayard. Grâce à notre présence dans plusieurs pays, nous allons démultiplier la puissance d’Edoki. »

Un objectif de 500.000 abonnés dans le monde

La petite société (environ 5 millions de chiffre d’affaires et une vingtaine de collaborateurs) compte 120.000 abonnés payants, y compris 20.000 en France. Grâce à cette acquisition, Bayard va ainsi d’ores et déjà atteindre le seuil de 50.000 abonnés dans l’Hexagone. A horizon 2024, le groupe vise 120.000 abonnés numériques en France et un demi-million au total dans le monde. Son chiffre d’affaires dans le digital devrait logiquement grimper pour se situer autour de 50 millions dans trois-quatre ans, contre 15 millions actuellement (avec Edoki).

Le groupe, qui a surtout grossi par croissance organique ces derniers temps, est désormais prêt pour d’autres acquisitions. « Nous avons la trésorerie nécessaire et nos résultats sont en croissance », explique son patron. Il est aussi ouvert à des alliances comme il l’a fait avec Radio France et la Caisse des Dépôts sur les enceintes Merlin, à destination des enfants (avec des programmes musicaux, éducatifs etc.), lancées fin septembre. « Sur ce projet, nous sommes en phase avec notre plan de marché, qui prévoit de commercialiser 50.000 enceintes d’ici décembre », assure Pascal Ruffenach.

Le groupe vient par ailleurs de participer au tour de table de la jeune pousse PowerZ, qui entend devenir le « Fortnite de l’éducation ».

 

Lire : Les Echos du 8 novembre

 

Jean-Philippe Behr

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