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Comment Grenoble est devenue la Silicon Valley à la française des technologies du futur

Forte de ses champions, ST, Soitec, CEA-Leti, Aledia, la région allie innovation et réindustrialisation.

Trois vallées, une industrie du silicium (silicon, en anglais), des entreprises à la pointe de la microélectronique et du logiciel, des laboratoires de recherche, des écoles et universités de renommée internationale, des centaines de start-up… Il ne s’agit pas de la Silicon Valley californienne, mais bien de Grenoble. Nichée entre trois massifs montagneux, la ville pâtit d’une mauvaise réputation à mille lieues de la richesse de son écosystème tourné vers l’innovation. Les composants électroniques en sont à la fois l’origine et le moteur. Les pénuries de semi-conducteurs, qui bloquent la production de certains constructeurs automobile, éclairent d’un jour nouveau l’importance de cette activité. Elle est à la fois fer de lance pour la réindustrialisation et fondamentale pour la souveraineté nationale. Dans une économie de plus en plus dépendante du numérique, il est primordial de maîtriser les technologies sous-jacentes.

Un savoir-faire ancré dans la vallée

Ce dynamisme se matérialise concrètement. De nouvelles unités de production voient le jour, portées par une demande mondiale en pleine croissance. STmicroelectronics (ST) agrandit son usine de production de puces à Crolles – à quelques kilomètres de Grenoble. Non loin de là, Soitec, producteur de plaquettes de silicium (ou «wafers») en construit une nouvelle. Aledia, une jeune entreprise, vient de poser la première pierre de la sienne, dédiée à la production de microLED pour des écrans de dernière génération. Ce foisonnement n’a rien d’un hasard. L’histoire de la métropole grenobloise se confond avec celle de ses entreprises. En 1955, une des deux entreprises qui allait donner naissance à ST choisit la région pour un savoir-faire unique: celui de la ganterie, bien utile pour fabriquer des transistors aux dimensions sans commune mesure avec ceux d’aujourd’hui. Dix ans plus tard, le général de Gaulle y implante le Commissariat à l’énergie atomique (CEA), qui a besoin de puces électroniques pour se développer. L’électronique devient un laboratoire à part entière. Le CEA-Leti est né, à la fois cœur et colonne vertébrale de la Vallée grenobloise du silicium. L’implantation de l’Inria à Montbonnot à quelques kilomètres de là, vient appuyer la constitution d’une Silicon Valley à Grenoble. L’institut, «dédié à la recherche fondamentale sur la partie logicielle, fait le lien avec la partie matérielle», souligne Frédéric Desprez, directeur du centre Inria Grenoble-Rhône-Alpes. L’électronique a remplacé l’atome…

Lire la suite : Le Figaro du 13/8/21 page 28

Pascal Lenoir

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