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Crise du papier en France : pourra-t-on imprimer le prix Goncourt ?

En 2019, l’industrie papetière représentait 5,4 milliards €, incluant papiers et cartons, selon Copacel, organisation patronale. En somme, un douzième de ce que pèse la filière forêt-bois, matière première essentielle. Or, depuis fin 2019, plusieurs facteurs distincts provoquent une pénurie de papier. Et si les usages graphiques — incluant la production de livres — ne représentaient que 1,6 million de tonnes sur les 7,3 millions globales, la situation va en s’aggravant depuis la pandémie.

Voilà des semaines que les éditeurs en font état : une crise papetière est à l’œuvre, avec pour conséquence immédiate d’engendrer une hausse tarifaire, doublée d’une pénurie significative, et de retards. Les origines complexes et multiples déclenchent pourtant des conséquences simples : « Fin juillet, j’ai pu constater effectivement une grande tension sur l’approvisionnement de papier d’impression et de carton (reliure et PLV) avec des délais allongés », nous indique Laurent Beccaria, directeur des Arènes.

« La reprise est forte partout et le besoin de papier et de carton est fort dans tous les secteurs. L’augmentation de la vente par internet décuple le besoin d’emballage. » En clair, l’édition commence à avoir chaud. Très chaud. Et pour cause : les arrêts de collecte de matière, aux premiers temps du Covid, se répercutent actuellement.

Editeurs, imprimeurs, papetiers : “Papiere, Bitte !

Voilà quelques semaines, alors que les maisons manga bichaient et savouraient l’instauration du Pass Culture, certains ressentaient déjà le manque. Imprimés en Italie, les titres édités par Kazé ont fait face à des problématiques d’approvisionnement en papier et en encre, ralenti par la crise sanitaire, et à des plannings déjà chargés chez les partenaires. « Toutefois, ils sont habitués à réagir vite, ce qui a permis de limiter la durée des réassorts », indiquait alors Jérôme Manceau, directeur marketing de Kazé.

Depuis, la pression augmente. Le président des Éditions du net, Henri Mojon, prestataire d’impression à la demande, abonde : « Notre fournisseur, Procop, était en rupture en juillet et a été réapprovisionné le 3 août. Nous avons immédiatement commandé deux palettes d’avance. » Une situation qui résulte « de la restructuration de la filière et des prix qui explosent »…

Lire la suite : Actualitté du 24/8/21

Pascal Lenoir

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