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Faut-il interdire les ordinateurs à l’université ?

Pour limiter les distractions et améliorer la relation entre étudiants et professeurs, certains établissements de l’enseignement supérieur ont décidé de bannir les ordinateurs en cours.

Depuis une quinzaine d’années, dans les amphithéâtres universitaires, le stylo a cédé sa place au clavier. Assis derrière des rangées d’ordinateurs portables, les yeux rivés sur leurs écrans, les étudiants pianotent au rythme du cours. Certains enseignants s’en accommodent parfaitement. Mais d’autres y voient une altération de leurs conditions de travail. « On a parfois l’impression d’avoir affaire à des jeunes robotisés, qui notent tout sans se poser de question, cela déshumanise un peu la relation enseignant-élève », regrette ainsi Alexis Buixan, enseignant en droit public à Sciences Po Rennes.

Les ordinateurs suscitent d’autant plus d’exaspération qu’on ne sait jamais vraiment ce qu’y font les étudiants. « Il ne faut pas être naïf, certains prennent des notes, mais beaucoup, répondent à des messages, font du shopping, ou déroulent les fils de leurs réseaux sociaux », soutient Julien ­Damon, sociologue et enseignant à Sciences Po Paris et HEC.

Pour limiter les distractions, certains établissements privés ont pris une décision radicale : interdire les ordinateurs en amphithéâtre. Ainsi, de certaines formations de l’Université catholique de l’Ouest à Angers et de l’ICES à la Roche-sur-Yon, de la Faculté libre de philosophie et de psychologie de Paris (IPC) ou de la licence de sciences politiques de l’Ircom – une école implantée à Lyon et à Angers -, par exemple. Dans cette dernière, l’interdiction des ordinateurs ne suscite pas de débat. « En s’inscrivant ici, les élèves savent qu’ils ne pourront pas écrire à l’ordinateur et ils s’en accommodent donc très bien », explique Gabriel Médaouar, le directeur de la licence d’Angers. « Nous continuons d’assumer cette politique, avant tout par correction pour nos professeurs, qui n’ont pas à enseigner devant des élèves distraits. » À l’Ircom, cependant, les élèves qui souffrent de handicaps ou de troubles comme la dyslexie, les empêchant d’écrire correctement à la main, peuvent demander des dispenses et se voir autorisés à utiliser un ordinateur…

Lire la suite : Le Figaro du 18/6/25 page 16

Pascal Lenoir

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