Aux Cannes Lions, cette technologie, désormais omniprésente, menace de fragiliser les acteurs traditionnels du secteur.
Cela fait trois ans qu’on en parle, mais, cette fois, ça y est, c’est un déferlement », commente, mi-figue mi-raisin, un publicitaire sur la Croisette. En cette nouvelle édition des Cannes Lions, la grand-messe qui réunit chaque année le gratin de la communication mondiale, l’intelligence artificielle générative est partout. Et son incursion triomphale dans le saint des saints de la création publicitaire n’arrange pas les relations déjà ombrageuses entre les agences et les géants de la tech.
Chacun des professionnels présents cette semaine à Cannes a en tête le coup de semonce proféré il y a quelques semaines seulement par Mark Zuckerberg, le PDG de Meta. Dans un podcast, le propriétaire de Facebook et Instagram annonçait une automatisation totale du processus publicitaire : bientôt son modèle d’IA, Llama, se chargerait à la fois de créer et de placer les campagnes publicitaires pour un maximum de performance. « Une redéfinition de la publicité », résumait Mark Zuckerberg, qui imagine donc un horizon proche où les marques pourront se passer des agences. « Une marque dira : “Voici ce que je veux obtenir comme résultat, voici ce que je suis prêt à payer. Je vous connecte à mon compte bancaire et je vous paierai en fonction des objectifs atteints.” »...