Cette première étape interdit sur le continent certains usages de l’IA, comme la reconnaissance des émotions sur le lieu de travail. Les entreprises doivent se préparer dès à présent aux prochaines échéances.
C’est la première législation à l’échelle mondiale qui va impacter très largement le monde de l’intelligence artificielle. Adopté en mai dernier après d’âpres négociations, le règlement européen sur l’intelligence artificielle (AI Act) vise à encadrer le développement, la mise sur le marché et l’utilisation des systèmes d’intelligence artificielle selon leur niveau de risques. Son objectif : protéger les droits fondamentaux des citoyens européens et limiter les usages abusifs de ces technologies.
Ce règlement est officiellement entré en vigueur en août 2024, mais aucune de ses exigences ne s’appliquait encore jusqu’à présent. Cela change à partir du 2 février, qui marque une première étape. « Ces règles concernent les cas d’utilisation interdits de l’IA , et les exigences relatives à la maîtrise de l’intelligence artificielle pour les entreprises », résume Enza Iannopollo, analyste chez Forrester.
À partir de cette date seront interdits dans l’Union européenne les systèmes d’IA considérés comme « à risque inacceptable », tels que les définit le chapitre II du règlement. Il s’agit, par exemple, de systèmes de notation sociale, de ceux basés sur la reconnaissance des émotions sur le lieu de travail, de technologies qui pourraient discriminer des individus en fonction de leur âge, d’un handicap ou d’une situation économique, de manipulation du comportement, de l’identification biométrique sous certaines conditions ou encore de pratiques de police prédictive….