Malgré de fortes fluctuations, la détente, amorcée l’an dernier après l’explosion de la bulle provoquée par la guerre en Ukraine, se poursuit, selon le nouveau rapport CyclOpe.
Le cacao à plus de 10.000 dollars la tonne, les prix du gaz naturel américain négatifs, le nickel qui perd 60 %… C’est le grand désordre sur les marchés mondiaux. À l’image des relations internationales secouées par les multiples tensions et conflits armés, les risques sanitaires et les guerres commerciales. « Rien n’est raisonnable, dans un monde qui ne l’est pas », philosophe le spécialiste des matières premières Philippe Chalmin, professeur d’économie à Paris Dauphine, président et coauteur de CyclOpe*. Publié ce mardi, le rapport annuel présente un panorama complet des cours mondiaux.
L’année 2023 avait été marquée par l’une des plus importantes chutes de l’histoire des matières premières. L’indice CyclOpe reculait de 14 %, suite à l’éclatement des bulles – gaz, blé, pétrole – créées par la guerre en Ukraine. En 2024, les prévisions tablent sur la poursuite de cette tendance avec un recul de 6 % sur un an (-1 % hors pétrole et métaux), mais l’essentiel des baisses est déjà pris en compte par les marchés. Jamais les matières premières n’ont autant été une caisse de résonance des crises dans le monde, insistent les auteurs. En atteste « l’extrême nervosité » des cours, à la baisse comme à la hausse. Les incertitudes, politiques, économiques, sanitaires sont telles « que l’exercice de prévision demeure bien difficile…
Pascal Lenoir
