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La maison-mère de Casino en sauvegarde

Très endetté, Rallye a été contraint de se placer sous la protection du tribunal de commerce de Paris.

Rien n’y a fait. Ni la bonne résistance de la plupart des supérettes et supermarchés du groupe Casino aux turbulences du commerce alimentaire en France, ni le désendettement accéléré du distributeur stéphanois ces douze derniers mois, ni les partenariats prometteurs signés avec Amazon… La faiblesse continue du cours de Bourse de Casino, depuis l’été, et son nouveau recul ces dernières semaines ont contraint sa maison mère à se placer sous la protection du tribunal de commerce de Paris.

Selon nos informations, Rallye, actionnaire à 51 % de Casino, a obtenu jeudi l’ouverture d’une procédure de sauvegarde. Le tribunal a nommé deux administrateurs judiciaires habitués aux dossiers sensibles: Hélène Bourbouloux et Frédéric Abitbol. Pendant une période de six mois, renouvelable deux fois, le service de la dette bancaire et obligataire est suspendu. Cela laissera le temps de négocier avec les créanciers un plan de sortie de la sauvegarde. Pendant ce temps, rien ne devrait changer à la gouvernance de Casino, dont Jean-Charles Naouri, qui a fait du groupe un acteur puissant en France et en Amérique du Sud, restera le PDG.

Très élevée, la dette de Rallye (2,9 milliards d’euros) était un élément de fragilité de la cascade holding qui permet à Jean-Charles Naouri de contrôler Casino. Depuis des mois, des fonds spéculaient sur la défaillance de Rallye (lire ci-dessous) et l’effondrement du cours de sa filiale Casino en utilisant la redoutable méthode de la vente à découvert. De quoi faire une pression à la baisse du cours de Casino, entraînant une spirale de prophéties autoréalisatrices: l’essentiel des prêts consentis à Rallye était en effet gagé sur des titres Casino.

Rupture des engagements pris avec les créanciers

«Il n’était plus possible de rester sous le coup d’une spéculation permanente», explique un proche de Casino. Face au risque de rompre un des engagements financiers pris avec les banques soutenant le groupe (ce qui aurait permis à ces créanciers d’exiger le paiement immédiat de la dette), Rallye a pris les devants en demandant l’ouverture d’une procédure de sauvegarde…

Lire Le Figaro du 24/5/19 page 22

Pascal Lenoir

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