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La presse anglo-saxonne fait de la résistance

Rebond de la publicité, croissance des abonnés : la presse anglo-saxonne fait de la résistance

Les grands titres de la presse anglo-saxonne continuent sur leur lancée numérique. Le « New York Times » dépasse désormais 8 millions d’abonnés et le « Wall Street Journal » se situe à 3,5 millions. En France, le mois de juin a été positif pour les quotidiens nationaux en termes de croissance des ventes.

La presse fait de la résistance après un an et demi de pandémie. Portés par un rebond de la publicité et la croissance des abonnés, les grands titres de la presse anglo-saxonne continuent sur leur lancée numérique.Le rebond post-Covid des revenus publicitaires est très net pour le « New York Times », tout comme chez News Corp, maison mère du « Wall Street Journal ». Entre avril et juin, le « New York Times » enregistre une hausse de 66 % sur un an de ses revenus liés à la publicité. Une dynamique tirée par les offres numériques et les podcasts du journal américain le plus lu au monde. Sur la même période, News Corp peut, de son côté, se féliciter de la première croissance des recettes publicitaires en une décennie pour sa filiale d’information financière Dow Jones, où est logé le « Journal ».Mais les recettes pub des grands éditeurs de presse américains restent au-dessous de leurs niveaux d’avant- pandémie quand on compare avec le même trimestre en 2019. La raison ? Des baisses, côté papier, qui se poursuivent de manière presque inéluctable.

Le défi posé par le retour des annonceurs

Du coup, le retour des annonceurs est une aubaine, mais aussi un énorme défi pour les journaux. S’ils veulent véritablement rompre avec deux décennies où ils n’ont que déjà trop souffert d’un marché de la publicité numérique hyperconcurrentiel dominé par Google et Facebook, les groupes de presse tentent de profiter de l’embellie pour monétiser leurs contenus.

Comment y parvenir ? D’un côté, les grands journaux anglo-saxons mettent les bouchées doubles pour étendre leurs audiences sur le Web, notamment à l’international, où le potentiel est gigantesque. La PDG du « New York Times », Meredith Kopit Levien, estime que plus de 100 millions de personnes dans le monde sont prêtes à payer pour du journalisme en langue anglaise. D’un autre côté, il s’agit de diversifier les contenus au-delà de l’information (recettes de cuisine, jeux…). Le « New York Times » va aussi mettre en accès payant, sur le modèle de Substack, 18 de ses newsletters.

Conquête numérique

La stratégie de reconquête numérique porte ses fruits. Le « New York Times », qui a commencé à faire payer pour ses contenus il y a dix ans, dépasse désormais les 8 millions d’abonnés, dont plus de 90 % aux offres numériques. Pour le « Wall Street Journal », le nombre d’abonnés atteint presque 3,5 millions en moyenne sur le trimestre d’avril à juin, majoritairement « digital-only » et en augmentation de 15 % sur un an. Même le journal britannique « The Guardian », qui laisse pourtant le choix aux lecteurs de payer, comptait fin mars 961.000 lecteurs qui le soutiennent de manière récurrente (+33 % sur un an).

Les autres titres de presse détenus par News Corp (y compris « The Times » et « The Sun » au Royaume-Uni et un bouquet de journaux en Australie) affichent également de bonnes performances. Pour « The Times » et « Sunday Times », le nombre d’abonnés numériques atteint 367.000 personnes fin juin contre 336.000 un an auparavant. Sur ses terres d’origine, en Australie, les journaux du groupe présidé par Rupert Murdoch ont attiré plus de 160.000 abonnés additionnels en un an.

La presse française est-elle dans le sillage ? En juin, les ventes des quotidiens nationaux atteignent 1,4 million, tous canaux confondus, soit une croissance d’environ 10 % sur an, en calculant à partir des chiffres de l’ACPM/OJD . Même s’il est difficile d’extrapoler une tendance à partir d’un seul mois, le signal est encourageant.

Axel Springer lorgnerait Politico

Axel Springer serait en discussions pour potentiellement acheter 100 % du capital du site d’information américain Politico, rapporte mardi le « Wall Street Journal ». Depuis 2015, le groupe de médias allemand Axel Springer (« Bild », « Welt », etc.) est partenaire de Politico en Europe et détient à 50/50 l’édition européenne du site spécialisé dans les affaires politiques. Axel Springer a renforcé sa présence aux Etats-Unis ces dernières années. En mai, le « Wall Street Journal » avait déjà fait état de pourparlers entre le groupe allemand et une autre publication numérique américaine, « Axios », fondée par des anciens de Politico.

 

Lire : Les Echos du 18 août

 

Jean-Philippe Behr

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