Ils vendent beaucoup de livres et ont choisi de s’autoéditer… Au grand dam des maisons d’édition, qui s’inquiètent d’une possible généralisation du phénomène.
« Les débauchages, les éditeurs connaissent ça très bien. Un auteur qui passe à la concurrence, ça arrive souvent. Mais les, comment dirais-je, désirs d’émancipation des auteurs, c’est relativement nouveau. » Au téléphone, un éditeur parisien se racle la gorge. Comme nombre de ses pairs, il ne sait pas trop comment nommer ce phénomène qui pousse des auteurs de très gros succès à claquer la porte de leur maison d’édition pour fonder leur propre structure. Et, par là, emprunter le chemin, jusqu’ici vu comme peu enviable, de l’autoédition. Les éditeurs, pas plus que les auteurs, n’ont encore inventé de terme pour qualifier cette pratique qui trouble les codes et les équilibres financiers de l’édition tricolore.
Deux cas emblématiques viennent spontanément à l’esprit : celui de Riad Sattouf, l’auteur des BD L’Arabe du futur et Les Cahiers d’Esther, qui a quitté en 2021 les Éditions Allary pour fonder Les Livres du futur. Et celui de Joël Dicker, qui, en 2022, s’est détaché des Éditions de Fallois pour fonder Rosie & Wolfe. Mais ils sont loin d’être les seuls. Un autre bédéaste aux ventes vertigineuses a suivi la même voie : Antoine Dole, le créateur de la série jeunesse Mortelle Adèle. En 2022, il a pris ses distances avec le groupe Bayard pour éditer ses planches par le biais de sa propre structure, Mr Tan & Co…






































