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Malengé imprime son avenir sur les emballages souples 100 % recyclés

L’ancienne grande imprimerie de Flers-en-Escrebieux se recentre aujourd’hui sur le marché très innovant des emballages souples, avec ou sans plastiques. Et les contraintes environnementales deviennent des opportunités de développement.

 

Ancien cadre de l’imprimerie, Stéfan Kirstetter rachète en 1999 cette belle entreprise au service des documents administratifs. Très vite s’impose l’urgence de changer de marchés et l’opportunité d’échanges aux Pays-Bas le dirige vers l’emballage souple, en plastique ou en papier, et en petites séries pour ne pas subir l’hyper concurrence de monstres industriels dans la grande série, au-delà de 50 000 exemplaires. C’est une bonne idée. Tereos est un premier gros client pour les emballages sucriers de la marque Beguin Say et à présent, Malengé valorise un portefeuille de plus de 300 clients dans l’alimentaire (Méo, Nesquik…) ou non (prises électriques Legrand, graines Vilmorin…). La PME doit se spécialiser pour maintenir son train d’activité, avec une visibilité de production à moins d’un mois.

Nouveaux plastiques

 

Comment se différencier ? « Nous sommes les seuls en France à savoir imprimer en offset sur tout type de supports mais nous devons toujours avoir un train de spécialisation d’avance », explique Stéfan Kirstetter. Sous pression de l’opinion, d’importants clients demandent à l’imprimeur de s’engager dans la production d’emballages 100% recyclés. La demande devient une cause, un basculement s’opère dans la stratégie de développement. « La profession est encore globalement contre le 100 % recyclé mais je veux être à terme sur du tout recyclé pour tous nos produits », estime-t-il. Certes, la fin du tout plastique prendra du temps mais un chemin est pris, notamment en faveur des emballages en papier. Et côté plastiques, la tendance lourde est au monomatériau, la plupart des emballages actuels étant composés de plusieurs polymères, ce qui limite voire empêche leur valorisation par le tri. Le polyéthylène (PE) emballe les bouteilles plastiques, il est 100 % recyclable mais pour les autres s’agira-t-il de trouver des solutions innovantes. Et vite.

Pistes à suivre

 

Malengé s’engage depuis trois ans avec le centre technique du papier (CTP) à Grenoble et à Douai, 12 ingénieurs. Quand Nestlé décide brutalement en janvier de ne plus utiliser d’emballages avec du chlore pour ses barres de céréales, il faut inventer un nouveau film sans chlore. L’an passé, Malengé avait été le premier à présenter un emballage alimentaire étanche à la lumière, à l’oxygène, aux graisses, à l’humidité et sans aluminium, une autre demande pressante des consommateurs. Soutenu par le pôle de compétitivité Euramatérials (ex Matikem) sur les nouveaux emballages, l’entreprise put monter un laboratoire commun avec le CTP.

 

« Les contraintes environnementales deviennent des opportunités chez nous », estime aujourd’hui le dirigeant, pour qui l’emballage souple en papier va vite devenir la norme. « On va devoir inventer un papier transparent, 100 % recyclable jusqu’à sept fois et étanche aux graisses », dit-il. Confiant. Plus de 10 % des imprimés sont exportés, Malengé cherche quatre conducteurs de machines et des emplois dans le commercial ou la vente. Le chiffre d’affaires de 4,3 M € devrait être multiplié par trois d’ici 4 ans, avec une priorité à la recherche. Des produits différenciés qui s’exportent à des prix compétitifs : tout patron sait qu’il s’agit de l’équation la plus sûre pour un succès garanti.

 

Lire : La Voix du Nord du 30 août

 

Jean-Philippe Behr

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