Société générale, Free, Stellantis, Ubisoft… Les employeurs sont de plus en plus nombreux à réduire le nombre de jours de travail à distance. Au grand dam des salariés, qui aimeraient un statu quo.
La fin d’une époque dans les entreprises françaises ? Ces derniers mois, à la surprise des salariés, plusieurs groupes ont annoncé leur décision de réduire le nombre de jours de télétravail. Cette pratique est héritée en France de la pandémie de Covid qui avait confiné à la maison l’ensemble de la population. Depuis, de nombreuses entreprises ont instauré la possibilité de travailler deux, voire trois jours par semaine à domicile.
Mais, à l’instar de grands groupes américains comme Amazon, Tesla ou JPMorgan Chase, nombre de ces sociétés françaises sont en train de siffler le retour au bureau. « L’hybridation (entre présentiel et distanciel, NDLR) est totalement installée, explique Marie-Laure Leclerq de Sousa, directrice du cabinet de services immobiliers JLL France. Personne n’imagine un retour au bureau à 100 %. En revanche, il y a une réflexion sur le nombre de jours de télétravail par semaine. » Ces entreprises mettent en avant les limites du télétravail à haute dose. Elles déplorent le délitement du lien avec les salariés, l’absence de cohésion des équipes et le ralentissement des prises de décision. Sans parler de la baisse de la créativité. « Lorsque les gens passent plus de temps chez eux qu’au bureau, le télétravail peut avoir un impact sur le travail collectif ; l’information circule moins bien, les salariés peuvent être moins attachés aux projets de la société », décrypte Benoit Serre, vice-président délégué de l’Association nationale des DRH (ANDRH). En mars, une étude de la Dares (service statistique du ministère du Travail) identifiait « la distanciation des relations sociales » parmi les risques liés au télétravail…
Pascal Lenoir
