Les livres français importés au Maroc sont commercialisés à des prix prohibitifs, au détriment du lectorat et de tout l’écosystème. Une réalité qui fragilise leur présence dans le royaume, marqué par la montée en puissance des titres en langue anglaise et du piratage.
Au Maroc, lire des livres français est un luxe. Quand le dernier prix Goncourt, Houris de Kamel Daoud (Gallimard) s’achète 23 euros en France, il faut débourser quelque 290 dirhams (27,9 euros) pour l’acheter au Maroc. Un livre de poche à 9,5 euros est proposé entre 119 et 130 dirhams (entre 11,4 et 12,5 euros), soit un surcoût de +17,5 % à +28,4 %. « Le lecteur marocain lit beaucoup plus cher que le lecteur français alors que son pouvoir d’achat est incomparable », déplore Hassan El Kamoun, vice-président de l’Association des librairies indépendantes du Maroc (ALIM), qui ne compte plus les fois où des clients l’ont traité de voleur avant de claquer la porte de sa librairie à El Jadida. Or, vu la faiblesse de la production marocaine en français (moins de 700 titres en 2023, soit 17% de l’ensemble des publications), l’importation est incontournable…