Pour la huitième fois en dix ans, Normandie Roto Impression, implanté à Lonrai, près d’Alençon, imprime le prix Goncourt. Les rotatives sont mises en marche dès l’annonce du résultat.
À Alençon, les équipes de Normandie Roto Impression n’ont pas eu le temps de savourer longtemps la nouvelle. À 13 heures précises, lorsque le jury du prix Goncourt 2025 a dévoilé le nom du lauréat, les presses ont aussitôt commencé à se mettre en marche. “On démarre la production dans les minutes qui suivent l’annonce, explique le directeur général de l’imprimerie, Christophe Pillon. Tout est préparé en amont : les plannings, les équipes, mais surtout le papier, près de 200 tonnes cette année.”
Ce savoir-faire, l’entreprise normande le maîtrise parfaitement. Sur les dix dernières années, elle a imprimé huit romans lauréats du prestigieux prix littéraire. “C’est toujours un moment d’émotion. On attend le verdict avec fébrilité, comme tout le monde”, confie le professionnel, tout sourire.
Une opération coûteuse
Le millésime 2025, Laurent Mauvignier pour “La Maison vide” aux éditions de Minuit, s’annonce d’ailleurs particulièrement corsé : un gros volume de 752 pages et plus de 200.000 exemplaires à produire en moins de trois jours. “Les machines tournent jour et nuit, en trois-huit, jusqu’à la fin de la semaine.”
Si l’opération n’est pas toujours immédiatement rentable, “le Goncourt coûte cher à fabriquer”, elle reste une véritable vitrine pour l’entreprise. “C’est une fierté, une reconnaissance de notre savoir-faire. Et quand le livre rencontre son public, c’est encore mieux”, sourit Christophe Pillon.
En Normandie, cette effervescence annuelle est devenue une tradition presque aussi attendue que le prix lui-même.
Pascal Lenoir
