CCFI

Triste nouvelle, notre Compagnon Philippe Queinec est décédé

Toute notre filière est en deuil ; notre ami et Compagnon Philippe Queinec vient de décéder ce 28 novembre 2020.

Philippe est une figure très importante de notre filière. Il fut le visionnaire et un homme de caractère qui fit entrer nos métiers graphiques dans le 21e siècle, voici bien longtemps. Il s’était donné entre autre comme mission de fédérer notre filière et de la faire aussi entrer dans l’air du numérique. Au travers de son poste de Secrétaire Général du Sicogif il a été la personne qui mis en place le Tiff IT P1, a été le promoteur du PDF, de l’impression numérique et tant d’autres progrès qui aujourd’hui sont des évidences, et qui ne l’étaient que pour très peu de professionnels à cette époque.

Bien sûr, il aura aussi été un Compagnon de la CCFI très important. Il a contribué à faire de la CCFI ce qu’elle est aujourd’hui. Nous avons été vice-présidents ensemble, et avec tout le conseil d’administration, nous avons ainsi pu constater sa capacité hors norme à percevoir intuitivement là où était notre avenir et le rendre accessible.

Je laisse maintenant nos Compagnons François Gouverneur et Marion Meekel nous parler de leur rencontre avec notre cher Philippe. Je suis certain qu’à la lecture de ces hommages, beaucoup d’entre vous pourront se retrouver dans leur propre rencontre avec notre ami et Compagnon.

Nous adressons bien sûr toutes nos condoléances à sa famille et notre amitié profonde à tous ceux qui ont connu Philippe, et sommes de tout cœur avec eux.

Confraternellement,

Pascal Lenoir

Mot de notre Compagnon François Gouverneur

Cher Philippe Queinec,

Il est dix heures ce 28 novembre 2020, je pense à toi ce matin, avec grande émotion.

Tu vas partir embrasser la mer, le soleil et les oiseaux.

Tu vas te libérer de ce corps qui t’a joué de bien mauvais tours ces dernières années.

Je me souviens de cette rencontre, dans les coulisses d’un congrès des industries graphiques, il y a plus de 25 ans.

J’avais dû percevoir ta bienveillance ou l’espérer.

J’avais besoin de mieux comprendre et communiquer avec les imprimeurs.

Je pense que tu m’as jaugé du premier regard car tu avais une connaissance profonde des hommes.

Comprenant que j’étais sincère, tu m’as ouvert les bras et les portes de ta connaissance.

Mais pour qu’elle devienne la mienne, il a fallu travailler sans relâche.

Nous avons, pendant des années, échangé sur la réalité et « l’avenir de l’imprimé ».

Le numérique naissait dans ce monde de valeurs et de traditions.

Tu étais l’un des rares professionnels de ce secteur à vivre et visualiser la percée certaine de la PAO.

Au milieu des années 1990, tu m’as même présenté une « Start UP » qui voulait communiquer les données du pré-presse par satellite ! pour que je vois avec mon entreprise comment accélérer leur développement.

En fait tu t’abreuvais de la réalité du terrain, des efforts des hommes de bonne volonté, du progrès possible, de la défense de la filière des imprimeurs et plus largement de celle de la communication.

Tout cela était possible par ton mélange obsessionnel du réel et de la vision du changement.

La rédaction, en 2006, du « Pavé », comme tu l’appelais affectueusement le montre à l’évidence.

« L’avenir de l’imprimé. Panorama, perspectives et priorités stratégiques pour la filière de l’imprimé »

Cette étude réalisée sous ta direction, quand tu étais secrétaire général du SICOGIF, associait déjà dans son comité de lecture et/ou rédacteurs associés un large panel des professionnels des industries graphiques.

Ton objectif était simple, clair et visionnaire : aider la profession à se transformer rapidement.

Aujourd’hui, en 2020, quand je relis ce travail de stratégie et de prospective, tout ou presque était annoncé.

Nous avons aussi fait plusieurs fois ensemble le tour de France avec Xerox.

La communication d’une multinationale et d’un syndicat ne te gênait pas, du moment que l’objectif était de présenter avec objectivité les transformations rapides et celles en devenir.

Yvon Guémard, de Caractère, et toi, « vieux complices » étaient des orateurs crédibles de ce monde en changement. Les salles étaient heureuses de vous écouter. Ensuite il restait la mise en œuvre …

En 2008, dans la foulée, tu as participé, avec Dominique Scalia, à la création de l’Observatoire ComMedia, qui s’appelait alors l’Observatoire du Hors Media. Objectif : décloisonner et rassembler. Au service d’une filière qui n’avait pas vraiment conscience de son éclatement, de ses forces et des besoins réels des « donneurs d’ordres » qu’on appelle aujourd’hui Clients.

Fidèle de la CCFI, la compagnie des chefs de fabrication des industries graphiques et de la communication, tu as défendu, avec moi,  la création d’un Cadrat d’Or du numérique, pour montrer l’importance, l’évolution et la qualité du digital.
Aujourd’hui, le Cadrat d’Or est redevenu global sans distinction de moyen de production. La distinction est devenue inutile, tant la vision était juste.

Observer, analyser, transformer.

Se transformer soi-même,  d’abord, avant de transformer par de nouvelles idées son entreprise.

Plus qu’un guide, tu étais une lumière qui éclairait ceux qui voulaient ouvrir les yeux.

Merci mon cher Philippe d’avoir pris le temps, pour moi, pour les autres, pour les industries graphiques et plus largement pour la Communication globale.

Tu as l’éternité pour penser à toi maintenant.

Du Pays Basque je penserai à toi et à la Bretagne

François Gouverneur

Mot de notre Compagnon Marion Desmartin

Philippe était un ami très cher, que de souvenirs lorsque le matin tôt ou le soir tard nous allions, avec Alain Joly, tester chez Dawant nos coupures de mots des premiers logiciels de PAO. « Ah personne n’y croit vous verrez, vous verrez tout le monde dit que ça ne marche pas mais y a qu’à attendre un peu…tout le monde s’y mettra » – en collaboration avec Linotype et Bruno Rives qui chez Apple nous soutenait aussi et nous avait prêté une des premières LaserWriter, et les programmes sur PC qu’on allait chercher aux US et qu’il fallait tester sans aucune doc, combien de soirées voire de début de nuits avons-nous passé rue des Arquebusiers à faire des essais de sortie PostScript, toujours accueillis par Philippe dans son bureau enfumé, avec le même sourire, …

Il avait un génie de passeur, il nous introduisait toujours auprès des personnes qui pouvaient nous aider, sans jamais attendre de remerciements en retour. C’était simple, chaleureux – d’après lui c’était « normal ».

Philippe, nous ne te voyions plus beaucoup, mais quelle émotion de te savoir parti sans que tu aies reçu sans doute autant que tu as donné.

Marion Desmartin

 

Philippe, animant une conférence à la CCFI en 2007 suite à la rédaction de son rapport du Sicogif « L’avenir de l imprimé »

Pascal Lenoir

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