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La justice ne tranche pas le conflit entre IA et monde du livre

Des juges américains ont rendu des verdicts ambigus dans deux affaires concernant Meta et Anthropic.

Des millions de livres utilisés sans autorisation par les géants de la tech pour entraîner leurs modèles d’intelligence artificielle ? Le sujet est devenu crucial, voire existentiel, pour le monde de l’édition à l’heure des assistants conversationnels. À deux jours d’intervalle, la justice américaine a pourtant partiellement donné raison à Meta et à la start-up Anthropic, connue pour son chatbot Claude, qui étaient poursuivis par des écrivains furieux de voir leurs droits d’auteur bafoués. Une double victoire à première vue symbolique pour ces poids lourds de l’IA.

« Nous sommes reconnaissants de la décision d’aujourd’hui », s’est réjoui mercredi un porte-parole de Meta. Anthropic s’est, lui, félicité lundi que « le juge ait reconnu qu’utiliser des travaux pour entraîner les grands modèles était source d’innovation ». « Malgré les preuves incontestables du piratage sans précédent d’œuvres protégées par le droit d’auteur, le tribunal a statué en faveur de Meta, a réagi de son côté le cabinet d’avocats Boies Schiller Flexner LLP, qui défendait les treize plaignants. Nous sommes en désaccord avec cette conclusion ».

Meta et Anthropic ont tous deux bénéficié de la doctrine dite de l’« usage raisonnable » (« fair use »), spécifique à la législation américaine sur le droit d’auteur, qui permet dans certains cas de justifier l’utilisation d’œuvres protégées. Cet argument est souvent invoqué par les fournisseurs d’IA. Ils estiment que leurs modèles ne reproduisent pas mot à mot des œuvres de l’esprit – ce qui serait du piratage-, mais s’en inspirent pour créer des contenus inédits. « L’utilisation des livres en question dans le but d’entraîner Claude a engendré des évolutions spectaculaires et relevait de l’usage raisonnable »,…

Lire la suite : Le Figaro du 27/6/25 page 25

Pascal Lenoir

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