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La production de matières plastiques repart de plus belle

La production de plastiques est à nouveau en forte hausse en Europe, effaçant un recul de courte durée lié à la crise sanitaire. A peine un tiers des déchets plastiques sont recyclés en France, une proportion très inférieure à la moyenne du Vieux Continent.

La pause a été de courte durée. Après un trou d’air de deux ans provoqué par la crise sanitaire, la production de matières plastiques est repartie à toute allure. L’Union européenne a vu ses volumes de production augmenter de 10,2 % en 2021, selon PlasticsEurope, la fédération des industriels du secteur.

Le recul de 2020 est plus que rattrapé : la production est maintenant supérieure de près de 5 % à ce qu’elle était en 2019, à la veille de la pandémie. La tendance est la même en France, mais moins prononcée. La production de matières plastiques a bondi de 6,1 % en 2021, mais elle reste inférieure de 2 % à son niveau d’avant-crise . « La France a été plus affectée que la moyenne de l’Europe et l’impact de la crise a été rattrapé moins vite en ce qui concerne le plastique », analyse Jean-Yves Daclin, le directeur général de PlasticsEurope.

Recul de la demande en 2020

La chute de la production en 2020 s’explique par le recul de la demande de nombreux secteurs consommateurs de plastiques, en particulier l’automobile, qui absorbe 8 % des volumes en France.

Même cause et mêmes conséquences pour le BTP (22 % de la consommation de plastiques en France) ou encore pour les produits électriques et électroniques (5 %). Le secteur de l’emballage, qui représente 43 % de la demande de plastiques, a mieux résisté.

Produire de l’énergie avec les déchets

Attaquée par les défenseurs de l’environnement, la filière axe sa stratégie sur l’essor du recyclage. Et dans ce domaine, la France a encore un long chemin à parcourir. Seuls 25 % des déchets plastiques français seraient recyclés selon la fédération, alors que la moyenne de l’Europe est de 35 %.

La France figure loin derrière l’Espagne, qui recycle 43 % de ses déchets, l’Allemagne (42 %), le Royaume-Uni (37 %) et l’Italie (34 %). Seuls Malte, la Bulgarie, la Hongrie et la Finlande sont derrière. L’une des explications avancées pour cette contre-performance étant que la France utilise massivement le plastique usagé pour produire de l’énergie (réseaux de chaleur urbain, électricité…).

Décharges

Mais c’est aussi parce que près d’un tiers des déchets plastiques finit encore dans des décharges, une proportion bien supérieure à la moyenne du continent (23 %), sans parler des meilleurs élèves comme l’Allemagne, la Belgique ou les pays scandinaves – dont les décharges ne reçoivent plus qu’une toute petite part des plastiques usagés. « Ce qui freine, ce ne sont pas les capacités de recyclage, qui existent, mais la collecte insuffisante qui ne fournit pas assez de volumes », explique Jean-Yves Daclin.

Point positif, l’Europe exporte de moins en moins de déchets plastiques hors des frontières du continent. C’est le résultat des interdictions mises en place par plusieurs pays qui les recevaient auparavant, et notamment la Chine . L’Union européenne et la Grande-Bretagne ont exporté 1,6 million de tonnes en 2020, moitié moins en quatre ans.

Les premiers pays qui reçoivent les déchets européens sont la Turquie et la Malaisie, suivis par d’autres Etats d’Asie et d’Afrique. « Cette baisse est appelée à s’accélérer sous l’effet de nouvelles réglementations sur le transport des déchets plastiques », poursuit Jean-Yves Daclin.

 

Lire : Les Echos du 21 juin

 

Jean-Philippe Behr

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